19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:41

Guillaume_de_Jeneffe a écrit:: Guillaume sourit aux lignes du seigneur normand, et plaignit le corps des brigands qui recevraient certainement juste châtiment de leurs actes. Repliant ensuite soigneusement la missive, il la glissa en son pourpoint, se promettant de la remettre en mains propres à son amie.

...

Quelques temps plus tard, Guillaume prit la décision d'enfin aller saluer Daresha. Vérifiant que rien en son port ne traduise sa douleur, voulant éviter que cela n'augmente la tristesse de la veuve, il entra en la tente.

Et là, au centre de tout, le corps sans vie de son frère. La montagne de muscles, l'armure vivante reposait, tels les héros des temps jadis. Comme les Northmen qui entrait dans le Walhalla païen couché en leur barque, comme les rois gisants en leurs cathédrales, Bralic saluait une dernière fois ses proches, ses amis, ses frères, son fils et son épouse, ainsi que nombre d'autres que Guillaume ne pouvait identifier...

Puis, eux, muets, dans la détresse. Ardian qui l'avait suivi depuis toutes ces semaines, et Daresha, étrangère au sein de sa province. Déglutissant avec douleur, le chevalier pénétra plus avant.

- Dame Daresha, mon amie... Je ne sais que vous dire... que vous ne savez déjà... Les mots sont trop faibles pour traduire ce que je veux dire... Et il plongea alors son regard dans le sien, espérant qu'elle saurait y lire tout ce qu'il aurait dénaturé par une traduction orale. "Mais, me voici ici, afin de vous apporter mon aide. Dites, et je le ferais. En ce jour... voici tout ce que je peux vous offrir, l'amitié pure d'un chevalier..."

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:41

Sirius7 a écrit:

Toujours adossé contre le mur, Sirius jouait avec le parchemin entre ses doigts, attendant le moment propice pour rentrer à son tour dans la tente funéraire. Il vit arriver le petit Adrian, l’héritier de feu Bralic, accompagné d’un homme qu’il ne connaissait pas. Le gamin s’avança vers sa mère et Sirius détourna les yeux par réflexe. La Franc Comtesse devra faire preuve de courage pour lui dire…Et le jeune héritier encore plus pour l’accepter. Le Maréchal se releva, arrangea son mantel, avant de se diriger vers la tente où la veuve venait d’entrer avec son fils.

Sirius se glissa sous la tente, saluant d’un hochement de tête la garde à l’entrée, se retrouvant parmi les proches du Vicomte, tous ceux souhaitant lui rendre un dernier hommage. Le Capitaine était là, allongé et inerte, un corps sans vie. Voir Bralic ainsi cela faisait bizarre…Lui qui était toujours plein d’énergie, qui d’ailleurs l’avait principalement dépensé à vociférer après tous ses opposants. Sirius se signa devant la dépouille du Vicomte avant de rejoindre Daresha qui était avec son fils. Il murmura à son attention :

Je vais ouvrir le testament et faire la lecture…

Il tenta un sourire réconfortant à l’attention de la Comtesse et lui montra le parchemin qu’il avait entre les mains et qui était scellé au symbole du Vicomte.

19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic - Page 3 Sceaubralic31ixmt2

19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic - Page 3 Sceaubralic31ixmt2

Puis, d’un pas hésitant, le Maréchal s’avança vers le corps du défunt, le regard vide de toute expression, et s’arrêta juste à côté. Il entreprit de casser le sceau qui gardait le document, puis le déroula. Il regarda la Franc Comtesse et après un signe de tête de sa part lui signifiant qu’il pouvait commencer, il se mit à lire d’une voix claire.

Bralic a écrit:: Moi, Hubert Abel Victor Fauconnier, Batard de Montbarrey, dit "Bralic".
Fils du Marquis Félix de Montbarrey
Fils de Yvonne Fauconnier, servante au castel de Montbarrey

Vicomte d'Isles (Limousin)
Vicomte de Montbarrey (Franche-Comté)
Baron de Saint-Laurent en Grandvaux (Franche-Comté)
Régent des vicomtés de Chamberet et de Saint-Mathieu (Limousin)
Chevalier de l'Ordre Royal de la Licorne au grade de commandeur et à la fonction de Prévot
Officier de l'Ost Royal

Rédige par la présente mon testament dont copie sera adressé aux hérauderies du SERG et de France.

Si ses lignes sont lues, c'est qu'enfin la mort m'a accepté en son sein, elle qui m'a tant de foi refusé le repos éternel. Comme nous vivons en une époque où la plume et le papier ont pris le pas sur l'acier et l'honnéteté, je couche sur ce vélin mes derniéres volontées.

Concernant ma dépouille mortelle, si celle-ci a été retrouvée, je désire qu'elle soit incinérée à la pleine lune en un buché dressé au coeur de la forêt de Chaux. Je suis né en Franche-Comté, et je tiens à y retourner une fois mort. J'aimerais de plus être incinéré avec le portrait de la jeune femme rousse qui trône dans le salon du manoir de Saint-Claude. Il s'agit de ma premiére femme, Mary, assassinée par l'inquisition.
Que les cendres de cette enveloppe soient ensuites récupérées et dispersées dans la Loue.

Que mes armes et armures soient confiés à mon fils, Adrian Fauconnier, fils de Daresha Mandrillon-Fauconnier, baronne de Saint-Laurent en Grandvaux. Qu'il reçoive en outre mes titres et terres attenante dont ma femme assurera la régence en attendant sa majorité.
Concernant les fiefs de ma filleule Audelhine, charge à ma douce Daresha de s'occuper de la régence jusqu'à son mariage.

Que mes biens pécuniers soient offert au tréor publique de Franche-Comté. Je sais que la somme n'est pas énorme, la vie militaire n'a jamais aidé à devenir riche, mais peut être ces quelques écus aideront ils le pays.

Si j'ai été assassiné, ou tué au combat, que l'on ne cherche pas à me venger, car ma mort est pour moi une libération que j'appel depuis déjas fort longtemps. Que les êtres qui me sont chers fêtent mon décès comme le feront ceux qui me haissent.

S'il est possible de la récupérer, que l'arme qui est la cause de ma mort soit offerte à mon vieil ennemi Duncan_Idaho, cela lui fera surement plaisir de l'encadrer au dessus de sa cheminée.

Concernant les Lions de Franche-Comté, je céde à mon vieil ami Loicisdumb, Comte de Sochaux et Baron de Mouthe, le domaine sur lequel est construit les locaux ainsi qui tout batiment s'y trouvant. Qu'il reçoive aussi la totalité de mes réserves d'alcool afin de l'aider à se tenir chaud dans les froids hivers de Mouthe.

A mon ami Rhuyzar, je céde la gestion des imperceptibles. Qu'il le veuille ou non, il est fait du bois dont on fait les héros et posséde un énorme potentiel en ce qui concerne la gestion des services d'espionnages. Je ne doute pas qu'il saura les guider et qu'il saura mener haut leur devise : seule la mort met fin au devoir !

En ce qui me concerne, la mort met enfin fin à mon devoir.

Bralic.

Sirius finit sa lecture en baissant la tête vers le corps sans vie de Bralic. Telles étaient ses dernières volontés. Le Maréchal enroula le parchemin et le rangea dans son mantel.

Voilà Capitaine…Je veillerais à ce que tes volontés soient exhaussées…

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:42

nith a écrit:

En Normandie, Nith apprit avec douleur la mort d'un frère, la mort d'un fils de la Licorne dans les terres de Franche-Comté, au service de ses pairs. La nouvelle fut rude, personne ne s'attendait à la chute d'un tel homme au combat. De plus, elle avait mis du temps à être perçue en Normandie, dont le regard et les oreilles sont plutôt tournés vers la Bretagne.

Nith avait eu du mal à le croire, du mal à l'accepter. Il n'était guère au courant de ce qui se passait, dans la loitaine Franche-Comté... La rumeur affirmait qu'il s'agissait d'une guerre fraticide, Franc-Comtois contre Franc-Comtois, dans une lutte pour le pouvoir. Il n'avait pas l'occasion de se rendre en un tel lieu, d'une part par la distance qui le ferait arriver bien après les funérailles, d'autre part par divers événements requérant son attention dans son Duché.

Il repensa alors à la Franc-Comtesse, leur brève rencontre lors du Grand Chapitre de la Licorne à Paris, en ce mois de juillet. Il l'avait trouvé fort aimable, ravi de pouvoir profiter de quelques instants de liberté, même si un petit démon ne rendait pas la chose facile. Il imagina, le coeur brisé, la peine qu'elle devait ressentir en ce moment, et prit de son temps pour trouver les mots qui pourraient la réconforter:

Citation :: A Dame Daresha, Franc-Comtesse,

Je vous présente mes condoléances pour le départ de votre époux. Je sais que mes mots ne pourront vous soulager de cette douloureuse séparation, mais néanmoins, je vais tenter d'alléger votre coeur.

Gardez votre force, gardez votre goût de la vie que j'ai pu apercevoir lors de ce beau mois de juillet prometteur. Gardez votre sourire, comme lorsqu'un petit démon vous mettez innocemment dans l'embarras. Gardez votre considération, comme vous le fîtes devant un tout jeune escuyer perdu parmi tous les Grands de ce monde, sans le moquer.

Messire Bralic va nous manquer, mais il restera à jamais dans nos mémoires.

Gardez encore espoir, même si le monde peut vous apparaitre pour le moment très sombre.

Passez le bon souvenir au petit démon, de la part du monsieur de l'entrée qui porte la Licorne comme son père.

Je me tiens aussi à votre disposition.

Mes sincères salutations, avec ton mon respect pour votre époux et pour vous.

Nith,
en tant qu'escuyer de la Licorne.

Nith cacheta sa missive, l'accrocha à un pigeon avant de l'envoyer vers sa destination. Il prit quelques instants pour se remettre de ses émotions avant de reprendre les activités dont il devait s'occuper. Après tout, il avait des brigands à pourfendre...

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:42

Rhuyzar a écrit:: Sous la tente:

Les hommages s'étaient succédés devant la dépouille du Commandeur, quelques provocations, rien d'étonnant, il y en avait toujours que les valeurs morales n'étouffaient pas...

Patiemment le couple attendait, main dans la main, leur hommage fait, il ne restait que la lecture du testament. Le silence les entourait alors que le Maréchal d'Armes du Saint Empire faisait son entrée sous la toile tendue pour l'occasion.

Mine grave, pas assuré et cérémoniel, il attendit un peu encore avant d'annoncer l'ouverture du document et d'en effectuer la lecture.

Un petit pincement au coeur du Vicomte, il serra plus fort la main d'Ilmarin dans la sienne. Touché par ses derniers mots à son égard, ils avaient souvent parlé des Imperceptibles... c'était un honneur qu'une fois pris par la mort le Commandeur lui faisait... l'histoire se répétait, pour la troisième fois... éternel héritier de ses Frères disparus...

Discrètement, comme pour lui-même, il hocha de la tête, aquiescant à la dernière volonté de son ami. Il se fichait que quiconque le voit, il en serait fait selon ses dires...

Passant son bras autour de la taille de son aimée, il l'attira contre lui, sa présence était plus que nécessaire en ces heures sombres, se rattacher à ce monde, cette vie, personne ne savait le faire mieux qu'elle.

Doucement il l'entraina en direction de Daresha qui semblait écouter dans un coin. Un salut de la tête avant de lui demander, à voix basse, pour ne pas troubler encore le silence rituel de l'instant:

Comtesse, Ilmarin et moi avons une petite affaire à régler avant la suite de la cérémonie. Je gage que nous aurons le temps de revenir en heure, nous serons là pour te soutenir si le besoin s'en fait sentir.

Apercevant alors le nouveau Grand Maistre de l'Ordre, le Capitaine lui adressa un salut comme le voulait la coutume avant de sortir discrètement de la tente en compagnie de sa panthère...

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:43

Daresha a écrit:: Elle dépose le petit garçon par terre à sa demande. Songeuse, elle le regard s'approcher de la dépouille de son papa. Son jeune regard trahit une grande inquiétude tandis qu'il promene ses petites mains sur le corps sans vie. C'est là la toute premère épreuve de sa vie qui ne fait que commencer. Accepter la mort et la disparition de ses êtres qui nous sont chers. Accepter aussi que certains proches ne le soient finalement pas. Et trouver réconfort improbable auprès de certaines personnes. La Comtesse promene doucement son regard sur la foule. Tant de gens... étrangers. Tant de courriers... venant de l'Extérieur. Il lui faudra prendre son courage et répondre à toutes ces marques de soutien.
Puis une voix... amicale et rassurante. Un regard dans lequel elle s'est surprise quelques fois à se noyer lorsqu'elle en avait l'occasion. Guillaume... Sentiments qui se voulaient étrangement profonds à son égard, mais que la raison a transformé en une amitié pure et belle, pourtant souvent incomprise et mal jugée. Comment en effet un homme et une femme pourraient lier complicité sans intentions amoureuses? Aux yeux du plus grand nombre c'est chose bien impossible. Et pourtant... Confident, conseiller, ami. Le Chevalier n'a jamais tenu un autre rôle meme si par moment d'égarements elle y a secretement aspiré. Aucun mot se sort de ses lèvres. Les échanges de regard sont bien plus forts. Il sait sa peine et sa douleur. Les larmes se sont pas loin et le combat est dur pour les retenir. Mais aucune ne coule. Futile pudeur sans doute...Et de tout façon avec tout ce qu'elle a deja versé, la source doit etre bien tarie. Elle lui adresse un léger sourire et un signe de tete. Elle aimerait tant pouvoir toutefois lui parler mais le Marechal d'Armes Impérial la contraint a revoir sa volonté.

Il est l'heure... L'heure de lire le testament. Adrian vient se peletonner dans ses jupons blancs, elle lui caresse tendrement les cheveux. De longs et tristes soupirs s'échappent. Les voeux du défunt seront exaucés. Sauf une... L'arme meurtrière n'ira jamais dans la demeure du Comte de Morteau vu qu'elle ne la récuperera jamais. Même si beaucoup pensent avoir fait leur devoir, ils ne reconnaitront jamais leur acte en lui rapportant la lame fatale. Peut etre se trompe-t-elle? Le temps le dira...
Ses pensées s'égarent sur Audelhine, fille de Mattheus et de Berthilde, meilleur ami et première épouse du Vicomte. La jeune fille est bien loin des préoccupations de ce monde, préférant la sérénité des couvents à la folie des vivants. Elle ne l'a jamais rencontrée. Elle aurait aimé faire sa connaissance dans d'autres circonstances. Elle ne sait meme pas comment la demoiselle réagira en apprennant la nouvelle. Il était son parrain et tuteur... Elle prendra la releve en assurant la régence de ses deux Vicomtés sis en terres limousines. Il le veut, il en sera ainsi.
Tout comme sa dépouille sera offerte en offrande à des flammes paiennes. C'est là sa volonté, elle sera réalisée meme si son coeur la brûle. Droite et fière elle accepte. mais aura-t-elle la force d'organiser cela seule? Pas si sure... Mais elle n'est pas seule. Non elle ne l'est pas. Cela la réconforte.
D'un signe de tete elle remercie Sirius puis se tourne vers Rhuyzar. Un simple regard suffit pour l'assurer qu'ils peuvent s'absenter. Ils se retrouveront en temps et heure. Enfin elle s'en retourne vers le Chevalier Guimaulle de Jeneffe, la voix tremblante.
- Chevalier.... Précieux ami.... je vais avoir de vous... toute seule je ne pourrais pas accéder à ses dernieres volontés.....

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:43

Guillaume_de_Jeneffe a écrit:: C'est alors que fut ouvert le testament, dernières paroles de son frère qui trouveront écho en ce monde. Bref, Clair et Juste, telle l'image qu'il conservera toujours de son ami. Puis la tente avait été petit à petit désertée, n'y laissant que trois personnes, honneur fait au Flamand.

Aux paroles de Daresha, il se tourna vers elle et, ses yeux dans les siens, répondit: "Gente dame, je suis là aujourd'hui comme hier à vostre service. Dites et j'exécuterais. Je ne veux voir la fatigue se mêler à la peine sur vostre visage. N'offrez point ce cadeau aux assassins de vostre époux."

Puis il se pencha sur Adrian et tenta un sourire à son endroit, en l'attente de la réponse de son amie.

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:43

Daresha a écrit:: - Je...
Elle reste a regarder le Chevalier une lueur de détresse dans le regard. Tenir le coup et rester forte. Elle aimerait tant, mais ce n'est pas si facile. Quelques secondes s'écoulent, voire meme quelques minutes. Elle n'a plus vraiment la notion du temps. Est-ce le matin? le milieu de journée? la fin du jour? le début de la nuit? Bonne question qu'elle ne se pose pas de toute façon puisqu'il s'agit là d'un bien inutile détail. Un soupire léger s'échappe de ses lèvres fines legerement rosées. Elle ne pourra pas organiser le reste de la cérémonie toute seule. Mais peut elle demander aide au Chevalier? Elle lui demande deja tant.
- Je... je ne pourrais pas... toute seule... je n'en aurais ni force ni courage... Puis-je quérir... votre aide pour organiser....
Sa voix se noue a nouveau. Peur et appréhension, tandis que le jeune Vicomte vient s'accrocher à Guillaume, qu'il semble avoir adopté. Sa mère ne le retient pas et ne tente meme pas de le garder pret d'elle. Elle se concentre sur ses mots, si durs a prononcer...
- A organiser... ses funérailles... son incinération.... a exaucé sa volonté...

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:45

Guillaume_de_Jeneffe a écrit:

Le brasier. Nouvel honneur que lui fait la famille des Fauconnier, nouvelle preuve d'une amitié qu'il sait et veut solide comme un roc défiant la tempête. Geste qui mettra un terme à l'existence physique du vicomte, comme l'ultime blessure, celle qui tue.

Soutenant le regard de Daresha, Guillaume lui répondit dans un souffle: "Je le ferais... Regagnez vostre tente... Je vous ferais mander lorsqu'il sera temps..."

Puis il sentit la pression d'Adrian sur sa jambe, Adrian qui semblait ne pas vouloir le quitter... Alors que Guillaume eut tant donné pour ne pas avoir à s'en occuper en ces si tristes préparatifs.

Aussi prit-il la décision d'organiser le bucher sans rien en laisser savoir au jeune vicomte. Avisant un homme d'armes, il lui ordonna: "Sur ordre de la comtesse Daresha, trouvez un tertre essarté en la forêt de Chaud, et couvrez-le de bois sur toute sa surface."

Puis, sans laisser le temps de réagir à son pupille, le Flamand saisit Adrian par la main et le mena vers un banc: "Adrian, j'ai besoin de toi. Tu te souviens de comment on imprime un sceau?" Et, laissant l'enfant répéter ce qu'il avait appris, entre autres choses, en Flandres, Guillaume traça d'une écriture rapide quelques lignes:

Citation :: Guillaume_de_Jeneffe, frère du regretté Bralic Fauconnier, à qui cette présente verra, salut et connaissance de vérité.

Qu'il vous soit su que nous attendons en ce jour livraison du portrait de Mary, première épouse du défunt, conservé dans le salon du manoir de Saint-Claude. Que celui-ci me soit livré à moi seul, emballé de cuir, aussi vite qu'il est possible.

Donné à Dole, en partance pour la forêt de Chaud.

Puis, repliant la lettre, il la tendit à Adrian afin que celui-ci la scelle... profitant de son attention portée sur cet exercice pour glisser un billet à un homme d'armes qu'il avait mandé d'un geste de la tête, afin que soit préparé le corps du défunt, les cheveux coiffés, l'épée à la main droite, un écu de bois peint à la gauche, habillé d'une chemise de cuir noir.

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Lun 3 Sep - 12:46

spikelilou1 a écrit:: La maître d'armes avait attendu le tout dernier moment... bien en retrait des Grands... elle la simple roturière... guettant le moment où tous ou presque seraient partis.
La comtesse Daresha venait de sortir, le Chevalier et le jeune Adrian aussi.
Elle attendit encore que l'homme d'armes qui devait préparer le corps du capitaine Bralic s'éloigna un peu pour les préparatifs...

Elle pénétra dans la tente et s'approcha de la dépouille de son ancien capitaine... la gorge serrée, le noeud dans l'estomac...
La lieutenante Spike resta un long instant au garde à vous... cherchant un moment son air... tant elle était tendue... et ne parvenant pas à éloigner de son esprit le moment où il avait succombé sous les épées de l'armée de Lothilde...

Puis elle relâcha doucement la position.

Alors d'un seul coup lui revint le moment où il l'avait reçu à son bureau à la milice... posant sa main sur son épaule et elle laissa glisser un sourire à peine perceptible à ses lèvres.

Son regard fouillait maintenant l'intérieur de la tente cherchant dans la pénombre, la lourde table dont il lui avait parlé...
S'écartant du corps, elle se dirigea vers le fond contre la toile et découvrit enfin sur l'épais plateau de chêne qui devait lui servir de table de campagne, la flasque qu'il lui avait autorisé à prendre...

La jeune femme ramassa l'objet... le serrant entre ses mains qui tremblaient un peu tant elle était émue... puis le fit glisser dans la besace qu'elle portait à son épaule...
Elle sortit lentement de la tente croisant l'homme d'armes qui pénètrait à nouveau sous la tente.

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Sam 22 Sep - 12:16

Rekkared a écrit:

Rekkared apprit la triste nouvelle. Etant trop loin pour pouvoir se déplacer, il décida de faire parvenir ce pli par coursier.

Celui-ci arriva après avoir fait plusieurs étapes et remit ce pli à qui de droit :

Citation :: La Mort de Bralic

Au doux & beau messire Bralic Fauconnier,
Qui fût fait Vicomte d’Isle & de Montbarrey,
Epoux de Daresha, frère de Guillaume,
Sa disparition bouleverse les Royaumes.

Pour réorganiser l'Ost, il fût rappelé ,
Mais lors d'une révolte contre le Conseil,
En rase campagne, il fût assiégé,
& se défendit ardemment & sans pareil.

Parce que les assaillants étaient bien trop nombreux,
Même s'il frappait d'estoc & de taille,
Le Vicomte disparu dans la bataille,

Et ainsi il mourut en chevalier preux.
Que son épée soit ciselée sur son gisant,
Au dessus de ses jambes, & non sur son flanc. [1]

_________________
[1] La position de l'épée sur les gisants avait la signification suivante :
- sur le côté, cela signifiait que le chevalier était mort de sa belle mort, naturellement,
- sur le devant, cela signifiait que le chevalier était mort au combat.
- sur le dessous, cela signifiait que le chevalier avait renoncé aux armes à sa mort, en entrant dans les ordres.

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Sam 22 Sep - 12:17

Kalian a écrit:: Elle se sentait étrangement calme. Allongée, dans le carrosse, ne supportant pas encore la position assise, elle laissait défiler ses pensées au rythme du bruit de la route. La nouvelle était tombée peu de temps avant qu’elles ne quittent Saint Claude, mais elle ne semblait pas vouloir s’accrocher à elle, comme si elle la fuyait. Elle avait beau se répéter la conversation qu’elle avait eu avec Aurora, elle n’arrivait pas à saisir tous les sens, les conséquences des paroles prononcées. « Le vicomte à succombé ». Il lui avait fallu du temps et des explications avant de comprendre qu’il s’agissait de Bralic, avant de comprendre qu’il n’était plus. Non par stupidité, mais la réalité lui paraissait trop lourde à accepter.

Bralic… Un nom qu’elle ne prononcerait plus jamais. Elle se rappelait encore la première fois qu’elle l’avait vu. Sa sœur qui avait voulu le lui présenter. Elle se doutait sûrement qu’ils s’entendraient bien. Ils n’avaient pas eu souvent l’occasion de se voir, mais le peu de temps qu’elle passait en sa compagnie était toujours un plaisir. Un ami qu’elle ne retrouverait jamais.

Le carrosse venait de s’arrêter. Elle ne s’en rendit compte qu’au moment où Aurora se leva et lui adressa la parole. Cette dernière se pencha pour l’aider à se relever. Les blessures qu’elle avait reçu au cours de la guerre civile cicatrisaient encore et continuaient à la tirailler. Elle n’avait pas retrouvé toutes ces forces et l’épuisement arrivait très vite dès que de trop d'efforts sont fournis. Mais elle avait décidé de venir lui dire au revoir, coûte que coûte. Le voir une dernière fois. Lui dire à quel point il avait été important à ses yeux. Et graver à jamais son image, quelque part, au fond d’elle, pour ne jamais l’oublier.

Aidée de son amie, elle posa un pied à terre, son regard, vide, regardant autour d’elle. Elle fut presque contente de voir que du monde venait lui rendre hommage. Il méritait bien ça. Certaines personnes lui avaient tellement craché dessus injustement, qu’il méritait au moins qu’on l’honore dans sa mort. Un grand homme qui venait de partir, un grand homme que personne ne reverrait. Et que la Franche Comté pourrait regretter pendant de longs mois. En espérant qu’on continue à le faire vivre d’une façon ou d’une autre…

Appuyée sur Aurora, elles avancèrent toutes deux vers la grande tente où la foule s’était agglutinée. Arrivant à l’entrée, la jeune soldate fit une pause. C’était plus difficile qu’elle ne le pensait. Ce souffle semblant lui manquer, ses jambes tremblantes, ses mains devenant moites. Peur de ce qu’elle allait découvrir. La jeune femme s’était appliquée à se convaincre que tout ça n’était qu’une mauvaise blague. Un autre corps serait installé. Ca ne pouvait pas être lui.

Entrant d’un pas lent sous la tente, les deux femmes se dirigèrent vers l’endroit où s’étendait encore le corps du Vicomte, du Capitaine, de Bralic. Ses jambes s’arrêtèrent d’elle-même à quelques pas de lui. C’était la première fois qu’elle le voyait si détendu, si serein. Comme si la mort avait été un soulagement. Une boule au fond de la gorge, des souvenirs d’une discussion survinrent. Mary. Une femme qu’il avait fortement aimée. Partie trop vite, le laissant seul dans ce monde où il avait survécu, ne trouvant personne pour la remplacer. Peut être était ce cela, le véritable amour.

Sa tête se baissa lentement, ses yeux se fermant comme pour cacher ses pensées aux autres. Le Vicomte était allé retrouver sa belle et gouter à une vie meilleure. Déglutissant difficilement, elle s’approcha encore de quelques pas, se retrouvant devant lui. Un dernier regard, imprimant une dernière fois son visage.

Repose en paix. Paix que tu méritais pleinement. En espérant que là bas, le bonheur t’attend. Je ne t’oublierais pas.

Les mots étaient sortis faiblement, difficilement. Elle aurait tellement aimé lui dire plus, lui dire à quel point il allait lui manquer. Mais cela aurait été inutile. Une légère pression sur le bras de son amie qu’elle avait presque oubliée, pour lui faire comprendre qu’elle voulait partir loin d’ici, quitter cette tente, quitter ce lieu. Sans un mot, la mercenaire la conduisit à l’extérieur, maintenant du mieux qu’elle pouvait Kalian qui commençait à fatiguer.

Je te ramène au carrosse pour que tu te reposes en attendant… la suite.

Léger signe de tête pour montrer son accord, leurs pas prenant la direction du véhicule. La suite… Les yeux emplis de larmes qu’elle retenait, son esprit essayait de chasser ce à quoi elle devait s’attendre. Juste penser à se reposer pour pouvoir être là pour… « la suite ».

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic Sam 22 Sep - 12:18

jacquouille94 a écrit:

Le Lieutenant Jacquouille était venu pour rendre un dernier hommage à Bralic. Il avait attendu un long moment avant de se décider, laissant la place aux nobles...Lui, le petit lieutenant de garnison, n'avait pas sa place parmi les grands...

Ainsi, il était resté bien à l'écart de la tente funéraire, obervant les allers et venues des différentes personnes qui venaient aussi rendre un dernier hommage au légendaire Bralic....

Jacquouille ne connaissait pas la moitié des personnalités, mais des têtes ne lui été pas inconnues....

"Semper Fidelis"

Ces deux mots étaient le leitmotiv de Jacquouille, qui essayait de s'y conformer le mieux possible. Jacquouille n'avait pas vraiment connu Bralic, mais il ne l'oublierait jamais....

Jacquouille récita quelques mots à voix basse :

Citation :: Repose en paix, Soldat,
Tu as bien mérité ton repos éternel,
Après toutes ces querelles,
Après tous ces combats...
Va, Soldat,
Dans ma mémoire tu resteras....
SEMPER FIDELIS

Jacquouille éprouva d'un coup une grande tristesse à la pensée de ne plus revoir ce grand homme que fut Bralic... Il s'arrêta, se signa et s'en retourna vers sa petite vie...

Sujet: Re: 19/08/1455 Hommages au Chevalier Bralic

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