Fôret de Saint Claude

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Ermite-Conteur a écrit:: Fermez les yeux. Inspirez lentement le parfum qui vient vous chatouiller. Séparez la senteur de la neige, les fragances des premiers Perce-neiges et autres jonquilles d’un arôme plus volatile et plus subtil.
La forêt. Aux multiples essences dont la dominante varie avec la saison.

Maintenant, sortez du village non pas par la grand’rue trop fréquentée mais par la première à gauche puis la deuxième à droite. A l’écart de la foule, des bûcherons se dirigeant dans le secteur journalier attribués à leurs tâches. Quittez les dernières maisons de village, éloignez-vous des dernières masures ou fermettes et plongez votre regard dans ce lieu plusieurs fois centenaires.

Imaginez-vous vous balader main dans la main avec votre compagnon, emprunter un petit sentier, menant de votre village à la lisière de la forêt. Un sentier… Même pas, un tracé dans l’herbe maladive d’une neige mille fois tassée dont les chutes se ralentissent et se chargent en eau annonçant le printemps. Suivez ce sentier, le sourire aux lèvres, sa présence chaleureuse à vos côtés ; vous vous enfoncez doucement, les premières voûtes végétales passées, un frisson le long de votre échine, comme si vous quittiez le monde réel pour entrer dans l’allégorie du possible.
Ou alors seul, voire seule, à guetter la musique des arbres, les crissements des branches dans le vent, le doux chant des premiers bourgeons qui tentent de percer l’écorce encore gelée.

Elle est là, cette forêt, source de naissance et de renaissance, pour qui cherche un endroit pour se ressourcer, méditer. Loin et oubliée est l'agitation abrutissante du ménil. La sérénité est maîtresse en ces lieux. Pas de place pour le matériel ni le superficiel. Tout est nature. Tout est simple...
Les chemins se dévoilent au gré des pas hésitants, curieux, décidés. Jamais le même n'est visité deux fois, même par les plus intrépides. Tout est découverte. et redécouverte. Pas de lassitude que des sentiments et des impressions à chaque fois exaltés. Un brin d'herbe vigoureux, un écurueil curieux... La forêt ennivre, envoûte. Elle est vie. Elle vit.

Trois Nymphes se sont unis pour vous offrir ce paysage disparu. Ne le laissez pas mourir ou elles dépériront à leur tour.
Entrez, franchissez le seuil et laissez les lutins des bois guider vos histoires.

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Shera-la-bohémienne a écrit:: Mardi midi ... le soleil au plus haut des cieux.
Retour de mission, reprendre ses marques ...
Un vide, un besoin, une Intuition ... une voix ... un chant de sirène ? d'elfes ? de nymphes ...
La Douceur de Mère Nature.

Fille du ciel et de la terre, c'est en ce jour froid mais ensoleillé, que Shera décida d'aller se ressourcer en forêt. Du calme, de l'harmonie, du vent ... comme un souffle des Dieux ...
Enfin se laisser aller, baisser les armes, s'en remettre au Hasard ... marcher paisiblement, écouter le chant des oiseaux, le bruissement du vent dans les arbres, respirer ... libérer ses pensées, ouvrir son coeur, purifier son corps, être en harmonie ...

La bohémienne se chercha un endroit lointain et grimpa à un chêne. Perchée, sur sa branche, elle s'adossa au tronc, laissant son cheval errer à son aise. Elle ferma les yeux, et inspira lentement les douces effluves naturelles, se laissant aller à la simplicité.

Quittant la réalité de ce monde, elle s'abandonna à de doux rêves ...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Plus les jours défilaient, plus ils se rallongeaient et plus le Soleil beignait de ses rayons sacrés la vallée de la Bienne, petit torrent né "aux Rivières", de l'union de la Bief de la Chaille et de la Biennette. Les journées devenaient propices aux longues promenades ressourcantes, que se soit le long de l'eau, bercé par les cliquetis de l'eau, où la-bas, au fin fond mystérieux de la forêt san-claudienne. Chacun y trouvait son compte et ce fut cette dernière qui eu les faveurs de la Vicomtesse, depuis qu'elle avait quitté les paysages grandvalliers.

Besoin de revenir aux sources, de souffler; et dans l'intimité du Manoir conjugal, loin de l'agitation lassante du Chateau, se retrouver. Enfin essayer. Et est-elle seulement perdue? Les questions fusent, se mêlent, s'entremêlent.. et aucune réponse pour y remédier. Un coup de cafard surement: un plongeon dans le regard de son fils et tout sera oublié. Du moins l'espère-t-elle en jettant un regard évasif au dehors.
Quelque chose semble la travailler. Besoin d'évasion... osera-t-elle? Son regard se perd sur les premiers arbres qui annoncent la forêt. Adrian fait sa sieste et semble dormir a poings fermés, peu préoccupé par ce qui l'entoure. Amélie est là pour le veiller, mais la noble Dame a peur. Peur de le laisser? La jeune servante, malgré sa niaiserie légendaire, a toujours fait son travail. Non. Elle a peur tout simplement. Elle ferme les yeux, cherchant une douce pensée pour apaiser ses doutes. Frisson. Fichu courant d'air...

Ses paupières se rouvrent. Nouveau regard par la fenetre. Elle hésite, puis en silence elle quitte la demeure. Arret sur le pas de la porte, nouveau regard vers cette Forêt. Besoin de respirer.. de s'évader.
Direction les écuries, où l'attend Bakara, son jeune étalon. Elle le prépare en silence, comme si une pensée occupait son esprit. L'animal est nerveux, sa cavalière n'est pas aussi apaisée qu'à l'habitude, quelque chose l'obsède mais quoi?....
Les voila tous deux fins prets. La propriété et le chemin qui y mene défilent doucement jusqu'à laisser place à la voie principale menant au bois... Le regard de la Vicomtesse ne quitte toujours pas la forêt. Elle l'appelle... Elle doit répondre. Et puis...
Personne sur leur chemin, la jeune femme éperonne legerement les flancs du cheval. Même s'il y avait eu quelques badauds, elle ne les aurait point vu, trop absorbée par cette pensée qui ne la quitte pas. L'animal se lance dans une allure peu raisonnable du fait de l'état de la jeune femme. Qu'importe. L'envie de se perdre est trop forte. Et puis...

Les chemins disparaissent, les arbres qui bourgeonnent, les plantes audacieuses qui renaissent après l'hiver.. rien ne retient son attention ni même ne l'attire, elle qui pourtant aime à flaner et revasser devant un simple brin d'herbe. Elle cherche le contact du vent sur sa peau. Mais le souffle n'est pas aussi doux et s'amuse seulement à faire voler ses longs cheveux defaits dans le vide. Déception.
Folie. Que cherche-t-elle? Elle n'en sait rien. Le doute l'envahit. Elle ne sait ou elle va; y réfléchit-elle seulement? Trop dur. Pas l'envie... Folie.

Une clairière. Surprise elle tire dans un automatisme dangereux sur les renes. L'animal qui n'est plus que sueur, se cabre et manque de la faire tomber. Le souffle est court et paniqué. Peut-être aurait-elle du se laisser tomber? Et perdre l'une de ses plus grandes interrogations. Elle tremble et décide dans un instant de lucidité, de mettre pied à terre. Que fait-elle?... Des réponses. Elle veut des réponses impossibles a trouver. Elle s'adosse à un arbre plus que centenaire et se laisse glisser à terre. Bakara est depuis longtemps oublié de sa cavalière et il pourrait se perdre dans les bois, que cela n'aurait bien aucune importance.
Ce souffle... ce doux souffle... envie de le sentir... mais ne pas souffrir. ne plus souffrir... est-si impossible?

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Une clairière. Pourquoi apparaître ici, maintenant, lui disparu aux yeux du monde depuis si longtemps?
Son éveil était encore tout récent, il maîtrise à peine ses capacités, comme engourdi par un sommeil d'hibernation trop prolongé. Une marmotte ayant sous-estimé ses réserves, qui se fait surprendre par un hiver trop long et sort affaiblie de sa retraite. Sauf que la marmotte est réveillée par une hausse des températures. Lui...

Tout était encore un peu flou dans son esprit lui-même encore dans le brouillard. La plainte d'un coeur brisé, triste, solitaire, dont la couche de glace s'épaissit chaque jour passant, enfermant un Rubis dans les profondeurs de la Terre. Lui ne pouvait se résoudre à ne pas répondre à cet appel au secours, à ce cri qui semble être le dernier lancé vers le ciel, lancé vers la vie, lancé vers l'espoir...

Une clairière. Etrangement, ce lieu lui avait été accordé, seul lieu où, en attendant..., il avait assez de forces pour pénétrer les esprits, les corps, les âmes. Seul lieu où il pouvait utiliser toutes les ressources à sa main. Lui ne risquait plus rien mais Elle... La démence pouvait la guetter. Il ne supporterait pas de la voir sombrer dans une folie sans retour. Et pourtant, un plan se dessinait dans sa nébulosité. La garder près de lui, le plus longtemps, puiser assez de forces et d'ouverture pour encore L'entourer de tout ce qu'il peut Lui donner.

Une clairière. Que peut-il donner... Il en était de ses réflexions quand un bruit déchire le silence de ce lieu. Elle. Déjà? Ici? Comment? Perdue, bouleversée, est-Elle blessée?
Il accourt, enfin il glisse avant de se reprendre, pour venir à ses côtés. Le trouble qu'il ressent a encore grandi entre ses absences. Est-il trop présent? Ou pas assez? Trop séducteur ou trop timide? Que faire? Il hésite encore. Trop. A peine le temps de réaliser qu'il...

Ma Dame, vous ici. Quel bonheur vous me faites, quelle joie, quel honneur. Je ne saurais décrire ce que cette poitrine vide depuis si longtemps ressent grâce à Vous.

Il approche sa main alors qu'il plonge, pour la seule et unique fois où il s'y autorise, dans son esprit; Elle va bien, Elle n'est pas blessée, juste sous le choc de ses doutes.
Il ferme ses propres yeux, retenant un soupir de soulagement, alors qu'il se concentre et que sa main prend la sienne et que son visage s'approche pour un tendre baise-main, avant de la faire se lever.

Vous allez bien, Ma Dame, rassurez-vous, juste secouée. Je ne sais comment vous remerciez d'être venue dans l'humble trou que constitue mon refuge, si stupide et futile. Mon Joyau, vous méritez tel écrin que je ne puis encore vous offrir.
En gage de Vous, veuillez accepter ce présent, avant que nous ne devisions.

Forçant le destin, forçant son brouillard, il se dévoile à Ses yeux. Un vent tourbillonne lentement autour d'eux, soulevant la poussière qui s'agrège et se resserre. Lentement. Un homme grand, fin mais musclé, aux longs cheveux bruns, aux yeux noirs comme la nuit mais brillant sous l'éclat d'une étoile, aux atours choisis dans son passé pour leur finesse et leur soin.

Ma Dame, Kurt Powell. Dévoué corps et âme à Sa nouvelle Etoile, parue en cette heure magique devant ces yeux. Il s'incline respectueusement mais tenant toujours sa main dans la sienne. Fidèle serviteur en tout instant. Questionnez, vous serez exaucée, divine Constellation de ma nuit.

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Jamais elle n'aurait du sortir de chez elle ce jour de Décembre. Elle aurait du rester enfermée, cloîtrée entre les quatre murs de sa maison. Ainsi leur rencontre n'aurait pas eu lieu. Tout serait tellement plus simple.
Pas d'interrogations déchirantes... pas de souffrances... pas de douleur... Mais pas la joie d'avoir donné la vie. De la porter à nouveau. Adrian... seul réconfort à sa peine. Impossible de regretter son apparition inattendue dans sa vie. Qu'elle brûle dans les éternelles flammes de l'Enfer si elle le regrette, ne serait-ce qu'une seule seconde. Petite tornade haute comme trois pommes, pleine de tendresse et d'amour, elle tire sa force de lui. Du moins une partie seulement. Il ne reste que son fils et les liens qui les unissent ne restent que maternels. Il lui manque l'amour et la tendresse d'un homme. De celui qui, un jour ensoleillé de l'été, lui a glissé un anneau au doigt. Cet homme l'aime-t-il vraiment?
Doute envahissant. Prenant. Etouffant. Bien sur que oui! Il lui a donné un fils. Il l'a prise pour épouse. Maîtresse privilégiée parmi tant d'autres. Ces autres... Soupire. Elle souhaiterait tellement qu'elles n'existent pas. Quelle femme censée les aurait d'ailleurs acceptées? Mais elle n'est pas sensée. Amoureuse... Folle... Epouse dévouée; trop. Il ne lui faut toutefois pas le reconnaître. Pas le droit... Elle est une mère aussi, qui veut offrir à son fils une famile... Et quelle famille...
Comment penser à mal? Ce n'est rien, cela va lui passer. Juste un coup de cafard. Elle va oublier. Tout va s'arranger... Ne pas en douter. Surtout pas. Son mariage n'est pas un échec et tout la comble. Ne pas douter. Et pourtant... Combat qui s'est déclenché depuis longtemps: ne pas affronter la triste réalité. Surtout pas. Ne pas souffrir. Ne plus souffrir...

Elle est assise là. Toujours sous cet arbre protecteur. Cherche inconsciemment un signe de réconfort. Où est-ce souffle si doux qui semble être la seule chose qui puisse apaiser sa douleur? Ce rêve ne semble pas vouloir lui revenir. Peut-être est-ce mieux ainsi.. Pourtant.. Elle espère secrètement.
Mais rien. Elle ne le connaîtra pas de nouveau. Son regard se perd autours d'elle. Tout est d'un calme lourd, angoissant. Rien. Pas un bruit pour le briser. Soupire. Folie...

Que doit-elle faire? Son esprit torturé semble se calmer. Douceur? Sa douleur semble s'apaiser. peut - etre.. Une lutte s'engage entre l'espoir fou et la Raison, tenace, présente, qui défend son territoire. C'est impossible de toute façon.
Mais elle la sent. Cette présence. La voila de nouveau. Fermer les yeux par peur de la perdre. La Raison vient de perdre un combat. Il est là. Ne pas rouvrir les paupières, pour ne pas le faire disparaitre. Envie de vivre ce songe. Pas la force de résister. Elle sent sa main prendre la sienne. Douceur apaisante... Elle suit son invitation et se releve. Ne pas rouvrir les yeux.
Vous?.... le ton est faible et la voix peu sûre. Rien d'autre ne sort de ses levres tremblantes. Aucun son. Que dire pour ne rien briser?

Cette voix si douce. S'en imprégner. Ne pas se réveiller. Surtout pas. Une force étrange la force pourtant à ouvrir les yeux. Est-elle dans un autre monde? L'atmosphère est à la fois effrayante et consolante. Que se passe-t-il? Le voila qui apparait devant elle. Ce songe si présent depuis quelques jours se matérialise. Folie.. Impossible. La Raison reprend les armes. Impossible... Pourtant...
Sa main serre la sienne; du moins se l'imagine-t-elle....Ses grands yeux verts émeraude pleins de questions, ne figent dans les siens. Ses impressions et ses divers sentiments se mêlent et s'entrechoquent. Que dire? Que faire.... Cette voix envoutante... Tout à l'air si vrai... Tout est trop....Elle est perdue...Tente de parler. Toujours aucun, pas même la moins syllabe. Elle reste là devant lui, comme figée...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Vous?....

Il tressaille à ce doux murmure, sa main se met à trembler, comme à son premier émoi. Comme le jeune homme qu'il fut quand il voulut trousser... Non, chasse ce souvenir, Elle est tellement plus parfaite.

Ah Ma Mie, don merveilleux que Vous me faites. Deux émeraudes... Je le savais... Et qu'ai-je à Vous offrir en retour? Deux morceaux de charbon morts.

La tristesse le submerge fugacement, le poussant à baisser le regard. La honte de ce qu'il fut, de ce qu'il est devenu, la douleur de ne pouvoir lui offrir plus que ce qu'il ne sera jamais. Les "si seulement" tournent dans son esprit depuis qu'Elle l'a tiré de son sommeil fade et morne: si seulement il vivait encore, si seulement il n'était pas mort pour rien, si seulement sa vie avait été plus noble, si seulement il L'avait croisé plus tôt, si seulement...
La séduire. Oui. Lui rendre le sourire. Voir, contempler, s'abreuver à la source fraîche de Sa joie irradiant les alentours. Oui. Ce sera son objectif, seul et unique. Comme promis il y a quelques jours, Elle et seulement Elle, tout lui faire oublier, La garder, La protéger, La chérir, L'envelopper.
Elle a parlé et il décide que ce sera le geste attendu. Elle n'a pas fui, ne l'a pas renié, ne l'a pas vomi, ne s'est pas détournée. Une nouvelle force coule dans son brouillard, le rendant plus présent, plus net, plus fort, plus sûr de lui.

Alors que son regard se pose à nouveau sur Elle, alors qu'il se recule, sans lâcher Sa main, alors qu'il claque des doigts de la main gauche, le vent dans les arbres se met à jouer une douce musique voluptueuse, résonnant dans le lieu comme dans une salle de bal. Quoi de meilleur que l'envoûtement d'une première danse.

Ma Mie, Ma Dame, m'accorderiez-Vous cette danse?

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Impossible de le quitter des yeux. Envie de se perdre dans les siens, sans possible retour. Encore sentir cette douceur qui émane de Lui. Ses gestes soignés et attentionnés. Le son de sa voix... Ses yeux noirs reflétant le réconfort qu'elle recherche. Se laisser aller à cette agréable démence. Le dire? L'avouer? Le faire?...
Non. Effacer cette pensée qui se veut terrible. Résister. Encore. Toujours. Il n'est pas. Il n'est que le reflet d'une imagination qu'il lui faut réprouver. Il n'est qu'un mirage, tentative du Malin pour la faire douter et prendre possession de son âme meutrie. Il n'y arrivera pas. Elle doit vaincre.
Mais c'est si difficile... Il est tout ce qu'elle souhaite en secret...
Le frôler.... Le toucher. Continuer la découverte....

Non. Hors de question. Elle ne le peut. Et que pourrait-elle découvrir? Il n'est qu'une vision. Elle est seule dans cette vaste clairière, préservée du monde humain. Et elle a du s'assoupire. Finalement peut-etre n'y est-elle pas, qu'elle en rêve seulement. Oui... elle doit se trouver au Manoir, à somnoler. Elle devrait vite se réveiller, et son ange démoniaque devrait comme à son habitude, prendre cette charge tres au sérieux. Et d'ailleurs, où est-il? Pourquoi ne vient-il pas la faire revenir au monde avec ses doux mots d'enfants?
Revenir au monde réel. Sortir de ce rêve, rêve interdit. Mais interdit par qui? Sa condition lui interdit de penser à un autre. Elle est épouse; excepté le petit Seigneur de St Laurent, seul le Vicomte doit compter et absorber ses pensées. Mais lui... Pense-t-il à elle? Moins sûr... la voila qui se met à penser à mal. Elle se blâme, se hait, se déteste. Bien sur qu'il pense à elle. Bien sur... bien sur que non... S'obliger à le penser pourtant.
Pourquoi tant de déchirure alors qu'une autre femme aurait repris sa liberté et se serait laissée aller à des songes enchanteurs? Aveux trop douloureux à faire. Trop fière de s'avouer malheureuse. Et puis, peut etre.. peut etre sa conduite d'épouse dévouée et fidele rachetera celle de son fantomatique époux. Et peut etre finira-t-elle par etre la seule pour lui... Elle veut y croire. Croyance d'avance vaine. Et n'attisant que sa souffrance.

De nouveau Lui. L'impression s'intensifie. Agréablement. Il est caresse, il est douceur. Il est tout... Elle s'est noyée dans son regard. Aucune envie de nager, de se débattre. Elle a déposé les armes; mais la Raison guette encore et n'a pas dit son dernier mot. Sa main serre la sienne inconsciemment. Ne pas le perdre.
Kurt...
Enfin un son. Mais pas trop fort, pour ne pas le faire fuir. Elle prononce son prénom qui se met à résonner dans son coeur. Et la voilà qui parle à un songe. Résister... Résister à cette Folie. Non.. ne pas résister. Quel chemin prendre? Le sien. Celui qui mène à lui se dessine sous son regard. Le prendre. L'emprunter. Pourra-t-elle revenir sur ses pas? Ne pas y penser. Avancer seulement. Quelque chose la pousse, elle se lance et fait un pas dans sa direction. Tête à tête intense.
Il lui faut encore le refuser. Elle est comme envoûtée... Et cette musique...ensorcelante. Comment refuser son invitation sans le blesser? Ne pas le faire fuir. Le garder pret d'elle. Le sentir pret d'elle. Le vivre.
Tête a tête si impossible...Et pourtant.
Je l'accepte.....
Il n'est plus possible de faire marche-arrière. Pas l'envie de toute façon. Mais saura-t-elle faire honneur à sa demande? Elle qui n'a jamais danser au bras d'un homme. Et pour cause. Lui n'aimait pas. Il lui fallait alors se résigner à ne pas lui demander.
Elle appréhende. Retient un pas. Elle hésite. Elle veut pourtant..

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Son coeur bondit dans sa poitrine. Du moment où elle a accepté, il se matérialise pleinement, même le grain de sa peau se fait plus précis, même la chaleur de ses doigts se fait plus présente. Elle a fait le premier pas sur le chemin, le premier pas vers lui. Un sourire tendre et délicat pour La contempler, La rassurer alors qu'un tremblement venu de Sa main parcourt son propre bras. Il ne se retient qu'à grand peine de La serrer contre lui pour ôter Ses derniers doutes.

Elle qui, en si peu de temps, est devenue Tout.

La main droite emmêle ses doigts aux siens. Il s'incline, main gauche sur le torse en un salut; il l'aurait volontiers fait plus profond pour L'honorer
mais comment quitter Ces deux bijoux qui se mettent à étinceler?
Alors que la musique se fait plus forte dans Son esprit, il refait un pas vers Elle, puis sa main quitte son torse pour effleurer Sa taille délicatement. Elle tremble à nouveau. Il perçoit son doute, il ne peut que L'aider.
Affermissant avec tendresse sa main, il donne une impulsion délicate, lente et posée. Seul le premier pas coûte, après...

Ma Dame, laissez la musique parler à Votre âme, comme Vous avez parlé à la mienne. Faites confiance à Votre instinct ou... Mieux... Faites moi confiance...

Décrire la délicatesse avec laquelle il l'entraine de longues minutes dans l'enchantement de leur musique serait vain. Aucun mot ne peut retranscrire ce qu'il ressent à la voir se détendre peu à peu entre ses mains, s'abandonner à lui, entamer enfin le chemin de la confiance.
Sa robe tourbillonne, les enveloppant, les dissimulant. Eux et eux seuls. Les pas gagnent en légereté, en assurance, en prestance, guidant eux-même la musique, le rythme. Il lui sourit, touché par la grâce des mèches de cheveux s'échappant parfois pour flirter avec la peau délicate de Son cou.

Mon émeraude. Mon lotus.

Alors que leurs corps se rapprochent... Alors que leurs visages tendent à se chercher... Alors que leurs joues rosissent... Alors que leurs lèvres tremblent imperceptiblement...
Un carillon résonne dans le lointain, brisant sa magie.
Vent ami qui tinte en douce musique.
Vent ennemi qui rappelle le temps qui passe.
Elle est encore humaine et liée aux contingences. Il ne peut que s'y plier.
Hélas...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Shera-la-bohémienne a écrit:: Toujours perchée sur son arbre, la bohémienne s'éveilla doucement ... il y avait comme un étrange son dans les airs ... une musique étrange, comme un souffle. Elle se dressa sur l'arbre et chercha d'où cela pouvait venir. Mais rien ...
Elle grimpa alors dans l'arbre, toujours plus haut, jusqu'à atteindre la cime ; là bas, une ombre dans une clairière.

Elle essaya de sortir de cette douce torpeur qui l'avait emportée bien loin, au delà du SERG et du Royaume de France ... pour rejoindre ses majestueuses terres andalouses. Elle distingua alors petit à petit mieux l'ombre qui se dessinait ... elle porta son regard à l'amulette autour de son cou et l'enserra, fermant les yeux et humant l'air frais. Quand elle rouvrit les yeux, elle la reconnut enfin .... La bohémienne fronça les yeux : "que pouvait bien faire dame Daresha seule dans une clairière ?". Cela pouvait être dangereux de se promener seule ainsi pour une femme de son rang ... et peu convenable d'ailleurs ! Elle descendit à la hâte de son arbre, et se mit en devoir de se rapprocher de la lisière forêt-clairière.

Arrivée à celle-ci, elle resta dissimulée derrière un tronc d'arbre, observant discrètement les faits et gestes de la Baronne. Elle savait qu'elle était au plus mal en ce moment, et Shera s'était mise en devoir de lui mettre du baume au coeur pendant le futur voyage. Elle ne lui avait pas dit non plus qu'elle cherchait un galant homme, digne de faire la cour à Dame Daresha pour lui redonner le sourire ... La Baronne l'aurait fait pendre sur le coup si elle avait su ça, et mieux valait que Bralic ignore tout des intentions de la bohémienne. Elle avait encore envie de vivre ...

Toutefois, elle ne pouvait se résigner à la laisser dans cet état d'esprit ... plus elle la regardait, plus elle constatait son trouble. Mais que faisait la Baronne ? Elle était assise, la voilà debout presque tremblante ... A présent, là voilà qui semble murmurer quelque chose les yeux fermés ... des incantations ? Non ! Plutôt des prières. Et puis, son bras fin se lève et sa main se referme dans le vide. Shera fronce les sourcils ; mais que fait-elle au juste ? aurait-elle perdu la Raison ?
Elle ne la quitte pas des yeux, la voit faire un pas ... se tendre vers ... l'invisible ... rien.

La bohémienne s'adosse à l'arbre, et laisse sa tête cogner le tronc d'arbre. La Baronne en serait-elle à rêver la présence de son époux ? lui manque t-il à ce point ? comment lui faire oublier ? comment lui faire penser à autre chose ? comment ouvrir son coeur aux joies de la vie ? ... Elle se laisse alors tomber assise aux pieds de l'arbre, et s'inclinant sur le côté, pose un oeil inquiet sur dame Daresha.

Pauvre femme ... ivre d'amour ... folle d'amour ... mourrante par amour ...
Les yeux brillants, la bohémienne serra les poings, cette histoire lui en rappelait une autre bien tragique ... sa mère aussi avait aimé envers et contre tout, avait été délaissé, avait souffert jusqu'à tout oublier, ses amis, sa famille ... et même sa fille ... Sa mère aussi avait aimé à en mourir. Shera était bien décidé à ne pas laisser faire le Destin, et à protéger Dame Daresha ... contre elle même ... et contre la Mort !

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Envoûtée. Hypnotisée.
Il n'y a que Lui. Qu'Elle. Qu'Eux.
Loin.. Bien loin de toutes les turpitudes que semblent tant aimer les hommes et qui agitent le monde. Son monde. Celui auquel elle appartient. Celui que sa présence arrive à lui faire oublier. Par moment. Lorsque Dame Raison ne revient pas à la charge, continuer cette lutte qui la ronge de l'intérieur.
Raison contre Sentiments.
Bon sens contre Folie.
Cette lutte intérieure ne finira-t-elle donc jamais?

Elle seule pourtant à la réponse à cette question. Elle seule a le pouvoir d'y mettre un terme. Refus d'en avoir conscience. Refus aussi de se dire que ce n'est pas en choisissant la raisonnable solution qu'elle retrouvera la quiétude. Cette paix intérieure qu'elle désire tant pourtant. Et qu'elle mérite, même si elle en doute obstinément.
Au fond, elle a peur. Mais de quoi?
Peur de souffrir.
Pourtant... il a promis. Et il n'est que douceur et tendresse.
Peur de se laisser aller à un peu d'égoïsme. De faire passer sa condition de femme avant celle de mère ét d'épouse.
Pourtant... si elle acceptait de s'épanouir, elle offrirait une bien meilleure vie à la chair de sa chair.
Elle lutte, refusant de se l'avouer. D'accepter cette vérité qui se dessine sous ces yeux, à mesure que Lui se dévoile. Sotte fierté. Absurde orgueil. Ne pas reconnaître qu'une partie de sa vie est un échec. Cela est bien trop douloureux.
Et pourtant... En acceptant cela, lui apparaitrait enfin le chemin qui conduit au bonheur.

Et Lui... Entré dans sa vie un soir de solitude. Ange? Démon? Vision?... Pas l'envie de le savoir, juste celle inavouée de le découvrir. Encore... De le deviner. Encore. Oser lui parler... L'hésitation est grande, mêlée à l'angoisse de le perdre. Et ne pas briser la magie qu'il traine dans son sillage.
Apprécier l"instant. Cette danse timidement acceptée. Elle ne voit que Lui. Il n'y a plus rien autours d'eux. Ils sont seuls. Elle est seule avec lui. Elle est si bien. Sa main resserre de nouveau la sienne. Encore le toucher. Encore sentir sa peau contre la sienne. Encore sentir la douce étreinte de sa main sur sa taille, privilège inconsciemment accordé, elle qui n'a jamais laissé un autre homme l'approcher d'aussi pret. Encore être dans ses bras. Encore se perdre dans ses yeux... Encore...
Elle est si bien... Les traits tirés de son visage ont laissé place au bien-être. Elle est radieuse. Elle lui prend ses sourires qui viennent attiser le feu qui prend naissance au creux de son coeur. Elle lui en adresse des timides. Les comprendra-t-il?

Mais la danse se ralentit. La musique s'estompe.
Non...
Et tout s'arrête. Elle reste là face à lui. Elle semble perdue. Elle est perdue. La femme a laissé place à une jeune fille dont le coeur balance, effrayée par ses premiers pas dans la découverte des sens. Sa main glisse de son épaule distraitement et se pose sur sa poitrine. Il est tout proche. A la fois trop et pas assez. Osera-t-elle un geste audacieux? Non. Trop tôt. Trop fou.
Envie de rester... mais tout à une fin. Elle doit se résigner.
Vous.... vous reverrais-je?...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Tout était si envoûtant. Pourquoi sa vie humaine se rappelle-t-elle à eux? Pourquoi brise-t-elle ce moment suspendu dans le temps, volé au village, au monde, à Sa famille? Ses sourires, comme autant de feux allumés dans son coeur; la pression de Sa main, comme une douce couverture étendue sur son corps gelé; Son regard, comme les mers chaudes dont il avait entendu parler, aux teintes mille fois plus merveilleuses.

Hélas, le carillon dans le lointain insiste.
Hélas, la cloche pénètre leur repaire, détruit sa magie, l'affaiblit un peu plus chaque seconde. La force qu'il utilise pour rester le plus matériel possible l'épuise. Sa main sur son torse sans vie, auquel il s'efforce d'instiller une once d'humanité, en déclenchant les pulsations du symbole de ce qu'il ressent pour Elle. Premier cadeau: finir de la rassurer en lui montrant ce qu'il espère pour Elle.
Elle. Voix douce et timide.

Votre voix Ma Mie, chaude comme un âtre soigneusement entretenu les nuits d'hiver; douce comme le miel récolté après un été délicieux; tendre comme une caresse... Sur une peau... Assoiffée...

Il voudrait caresser Son menton, effleurer Sa joue, découvrir la volupté qu'il devine.
Il voudrait enfin goûter ces deux fruits délicats que sont Ses lèvres mais il veut La protéger, L'attirer, empêcher qu'Elle se détourne.
Un pas en arrière, pour laisser Sa main retombée lentement.

Ma Mie, je suis tout à Vous. Entièrement et uniquement. Vous me verrez autant que Vous le voudrez. Vous connaissez mon humble demeure...

Un autre pas en arrière, ses doigts se détachent des Siens, une douleur transperçant son âme de cette séparation atroce. Un tel vide en lui, trahi par son regard s'obscurcissant sous la peine montant. Noir d'une nuit sans Sa lune. Noir d'un orage dévastateur.

Mais... Prenez garde... Soyez seule... Toujours...

D'un signe de tête, il indique une direction derrière Elle, tentant un sourire se voulant rassurant.

Je ne peux être à Vous... Que Seule... Ma Mie...

Un dernier pas et il finit de s'évaporer, lui envoyant un baiser du bout des doigts.
Un dernier souffle d'air traverse la clairière, soulevant la robe, L'enlaçant en une étreinte ferme et délicate. Un murmure à Son oreille:

Daresha...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Non....
Déchirure. Il disparaît. Impuissante, elle ne peut qu'aéssister à cette séparation qui la blesse. Blessure qu'elle n'aurait jamais pu imaginer ressentir un jour.
Non... Le revoir... le toucher à nouveau.
Ses doigts entremêlés aux siens.
Encore...
Et si... et si ce n'était qu'un mauvais tour qu'il lui joue? Cela ne se peut. Sa main s'avance lentement. Espoir qu'il soit encore là, même si ses yeux ne peuvent se poser sur Lui. Mais ses doigts se referment dans le Vide. Le Néant. Rien.
Ne me laissez pas.... je vous en prie...
Sa voix supplie et résonne désespérément dans la clairière, qui s'est vidée de toute magie. De toute Sa magie. Aucune réponse à son appel. Pas même un signe. Juste le silence, insupportable.
Il a vraiment disparu.
Il n'est plus là.

Sentiment d'instense tristesse.
Elle était si bien. Dans ses bras à ne plus penser à rien. Sa main dans la sienne. Son regard perdu dans le sien.
Le vivrat-t-elle encore? Doute..
Pourtant il a promis.
Mais s'il se jouait d'elle? Impossible...
Elle le reverra. Elle veut le revoir. Elle le veut. Le désire. Inconsciente et folle envie.
Kurt...
Son prénom s'échappe de ses lèvres, semi aveu de ce qu'elle ressent, tandis que son regard se promene dans la clairière. Peut être... Peut être... Mais rien. Excepté le hénissement d'un cheval qui se rapproche. Bakara... Elle l'avait completement oublié. Que peut il bien faire ici et d'ou sort-il? Retour en arrière...

Sa mémoire se bloque sur la dance. Cette danse. Leur danse. Coeur qui palpite et sourire timider. Peut il deviner ce qui se passe en elle? Peut etre le sait-il.. Ou osera-t-elle lui avouer? Lui avouer de ses mots maladroits... Folie. Pour qui passerait-elle?
Refus de laisser place à toutes ces interrogations, qui fusent dans son esprit fragile. Volonté d'apprécier ce si doux souvenir...
Mais il lui faut rentrer, se résigner au Manoir. Pas envie... il le faut pourtant. Son fils l'attend. Et puis elle a promis de faire attention à sa santé. Le froid qui commence a tomber peut etre nefaste pour son état. Elle se résigne à rentrer. A pied, toutefois. La tete perdue dans les nuages...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Shera-la-bohémienne a écrit:

Shera entendit des mots dans le vent ...

Citation :: je vous en prie...

Aïe, Dame Daresha parlait seule à présent :? . Avait-elle été empoisonnée, ensorcelée ? La bohémienne savait ce qu'était les poisons et les filtres ! Elle en avait suffisamment préparé à la Cour des Miracles. Mais qui aurait-eu intérêt à la rendre folle ? Non, ce n'était pas possible ; c'était forcément autre chose.

Elle bondit sur ses pieds, siffla son cheval et alla à sa rencontre. Non, l'hypothèse la plus crédible était que la Baronne se mourrait d'amour pour son époux qui n'avait qu'un but : faire la guerre. Elle devait sûrement s'imaginer avec lui, danser avec lui même , et elle lui parlait ... dans le vent ... dans le vide ...

Celle-ci ne l'entendait même pas approcher. C'était très dangereux, n'importe qui aurait pu l'attaquer, la voler, la bousculer ... Shera fit quelques foulées pour la rattraper, et posa doucement sa main sur son épaule.

Dame Daresha ? vous m'entendez ? vous me reconnaissez ? Il ne fait pas bon rester seule, je vais vous raccompagner. Mais qu'étiez vous venu faire ici ? Vous attendez quelqu'un peut être ? Rolling Eyes

...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: La jeune femme avançait, toujours perdue dans ses pensées, sans se préoccuper de ce qui pouvait se passer autours d'elle. Il n'y avait que Lui. Et elle se revoyait dans ses bras protecteurs et chaleureux, à savourer tous les mots que laissaient s'échapper ses lèvres inavouablement désirées. Elle était si absorbée, qu'elle ne remarqua pas que Shera s'était approchée d'elle et avait entamé la conversation. Son regard se posa sur cette dernière, mais elle la regardait sans vraiment la voir. Elle fit encore quelques pas avant de réaliser que la Bohémienne se trouvait à lui parler.
Shera...
Ce fut le seul mot qu'elle prononça, tandis que le rouge lui montait aux joues. Avait-elle vu...? Non.. Impossibl. Il ne se montrait qu'à elle. Elle seule avait ce privilège et elle espérait secrètement le garder. Et puis, qu'aurait pensé Shera de la voir dans les bras d'un homme autre que le Vicomte?
Il lui sembla que la demoiselle posa sur sa personne un regard interrogateur. Pourrait-elle se douter?.. Non... Faire comme si de rien n'était. Faire comme si de rien n'était.
Shera.... vous ici?....

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Shera-la-bohémienne a écrit:: Prenant le chemin du retour, et veillant à rester aux côtés de Dame Daresha qui avait l'air bien troublé, Shera se décida à parler sans détour à la Baronne :

Oui, moi ici ... et depuis un moment. Je me reposais en forêt, quand des bruits ont attiré mon attention. Je vous ai vu, seule, au milieu de cette clairière ... déserte.
C'est plutôt à moi d'être étonnée de vous trouver ici ; une femme de votre rang ne devrait pas sortir seule. Et surtout en ce moment .
Je crois que ce serait plutôt à moi de vous demander ce que vous faisiez ici ... à gesticuler ... et parler ...

La bohémienne n'osait pas croiser le regard de la Baronne, elle imaginait à quel point ce devait être gênant pour cette dernière de se savoir observée ; maintenant qu'elle était à peu près lucide, elle devait mesurer l'ampleur de l'impression qu'elle avait pu donner.

Il est temps que nous partions en voyage. Du changement, du dépaysement, de grands espaces, de l'air ... voilà ce qu'il vous faut. Et laisser tous vos soucis derrière vous, quand vous reviendrez vous aurez changé, et vous ne les regarderez plus de la même façon.

Elle savait qu'il serait difficile de ramener la Baronne à la raison, mais elle avait déjà inventé quelques plans qui pourraient fonctionner ; tout au moins faire de l'effet. Elle espérait juste que jamais le Vicomte n'ait vent de ce qu'elle essayait de faire ... Elle bouscula rapidement cette idée, il ne fallait plus qu'elle y pense. Et puis après tout, il n'avait qu'à être là ...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Ce que je faisais?....
Vite... Trouver un mensonge qui tienne à peu pres la route. Mais s'il y a bien une chose que la douce Vicomtesse ne sait pas faire, c'est bien celle-là: mentir... Mais elle se voit toutefois mal lui dire qu'elle est venue retrouver un songe charmant qui n'apparait qu'à elle seule... Et puis qu'à bien pu voir la bohémienne? Faire comme si de rien n'était...
et bien je.... me promenais....
j'avais envie... de prendre l'air....seule... et les beaux jours reviennent... il serait si dommage de ne pas profiter de ce que nous offre Dame Nature...
D'un coté c'était vrai... Elle s'était promenée... Elle avait en fait plutot voyager, dans un autre monde. Son monde... Kurt... Tout la ramène à Lui. Soupire... Elle désire tant le revoir. N'etre qu'avec Lui. Mais que dire à la Bohémienne. Elle doit deja la prendre pour une folle...Qu'à t elle vu dans cette clairière exactement? Lui demander serait folie... et elle devrait dévoiler sans doute son jardin secret. Chose qu'elle n'a guere envie de faire.
Passons... Détourner la conversation. De quoi parler.. ah oui du voyage. Shera a deja amorcé le sujet..
Le voyage... je m'y prépare....
Elle n'a pas vraiment envie de partir. Elle préfererait retrouver cette clairière et retrouver les Rayons de son Soleil. Elle s'est engagée à partir... Elle n'aurait jamais du. Elle trouvera surement une bonne excuse pour y échapper. Pas si sur...Il lui faudra essayer...
Le bébé? Dire que son état la fatigue... cela pourrait s'envisager. Autre mensonge. Doux Aristote, pardonne là. C'est vrai après tout, sa santé est fragile et elle tient à avoir l'enfant. Du moins... pour le moment...

Je vous avoue... j'appréhende un peu de voyager....
surtout dans mon état...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Shera-la-bohémienne a écrit:: Le trouble ... les silences ... on dirait que chaque mot prononcé demande un effort presque surhumain à la Baronne. Mais que peut il bien se passer dans sa tête ? Elle ment c'est évident ... que peut il bien se passer dans sa vie ?

Et si Shera se trompait ? Si le problème était ailleurs ... Dame Daresha aurait-elle trompé le Vicomte ? Craindrait-elle les représailles ? la vie de cet enfant né en dehors des Lois d'Aristote ? en dehors du mariage ?
Et si elle avait fait une mauvaise rencontre ? Des personnes qui auraient profité de sa gentillesse pour la dépouiller de ses richesses ? Des hommes de foi lui faisant croire à des illusions ...
Et si ces démons passés avaient refait surface, et qu'elle se réfugiait dans un monde qui n'existe pas pour fuir la réalité et sa cruauté ...

La bohémienne s'énerve ! Elle ne comprend pas ! Elle ne comprend plus, elle ne la suit plus ; à present la Baronne parle d'annuler son voyage ! Elle tire maladroitement sur les rênes d'Anarkia, qui souffle bruyamment et bouscule légèrement la Baronne. C'est assez séchement qu'elle lui dit :

Non, n'ayez aucune crainte nous veillerons sur vous et nous irons à notre rythme ... Nous avons dit que nous ferons ce voyage et nous allons le faire. Vous avez besoin de changer d'air, et de vous éloigner ... enfin je veux dire de prendre du recul. Peut être même devrions nous rejoindre Bralic ...

Elle avait dit ça comme ça sans réfléchir, mais cela fut comme un choc pour elle. Interdite, le visage inexpressif, elle se retourna alors vers la Baronne ...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Peut être même devrions nous rejoindre Bralic ...
Les mots sont assérés. Împression qu'une flêche lui traverse le coeur. Choc. Bralic... son époux. L'homme à qui elle s'est unie devant Aristote. L"homme qui lui a donné un fils, une petite fille qu'elle n'a jamais cessé de pleurer en secret, et un autre enfant qui grandi en elle et qui ne le sait pas encore... L'homme à qui elle n'ose écrire de peur de sa réaction et qu'elle ne sait ou joindre du fait qu'il soit parti guerroyer en territoire français. Peut etre est-il?... Non... Elle l'aurait su, d'une manière ou d'une autre. Bralic... Elle appréhende de le revoir surtout depuis que Lui est entré dans sa vie... Kurt... sa seule pensée l'apaise... Mais elle ne peut rien dire à Shera. Et si elle le pouvait elle pour qui passerait-elle?

Une partie du Royaume est en guerre... il nous sera bien impossible de rejoindre mon époux... et cela serait bien trop dangereux...
Dangereux... qu'est-ce qui l'était vraiment pour elle? Cette guerre? Le Vicomte?.... un frisson la parcoura au moment ou lui revenait ce rêve qu'elle avait fait quelques jours auparavant. Pour elle ce rêve était une prémonition... Et si sa peur n'était pas fondée?... Que de questions. Que d'interrogations... La réalité semble moins préoccupante dans les bras de son doux revenant. Kurt... quand le reverra-t-elle? Cette pensée revet la forme d'une prière. Un nouveau silence s'installe entre les deux femmes. Dare' a oublié Shera... En avant se dessine la fin du chemin qui sort de la Sainte Forêt. Son retour à la réalité continue. Elle va bientot retrouver son fils adoré... Soupire... Elle pense également à sa prochaine promenade en solitaire...
Et bien... je crois que ma promenade en votre compagnie va prendre fin.... et avec elle le retour aux préparatifs du voyage...
La Noble Dame se force à sourire, espérant faire bonne figure et éviter que la Bohémienne ne l'innonce de questions...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Shera-la-bohémienne a écrit:: Les deux femmes marchaient l'une à côté de l'autre dans un silence total. Shera avait du mal à penser au bébé ... ce choc était encore trop récent, et la situation semblait se jouer d'eux. Elle n'avait pas osé avouer à Dame Daresha et de toute évidence le moment était mal venu de le faire à présent.

Shera repensait au voyage ... oui c'était dangereux. Il fallait qu'elle en parle à Black ; elle ne voulait pas qu'il lui arrive le moindre souci. Et ses longs déplacements, dans son état physique ... et mental ... les chocs provoqués par la monture ... Elle-même commençait à hésiter sur le bien-fondé de ce voyage.
Mais la Baronne avait raison, il était hors de question qu'ils rejoignent Bralic. Bien trop dangereux ! Elle avait d'étranges idées par moment. Par contre ... s'assurer qu'il revienne au plus vite, ça c'était peut être faisable . Bref, elle avait pas mal de personnes à voir et de courriers à écrire. Arrivée à destination, elle tendit les rênes du cheval à Dame Daresha et conclut :

Je vais revoir certains détails du voyage ... mais si d'ici là vous sentez que vous n'allez pas bien, il faudra nous le dire. Promettez moi d'être raisonnable, et de ne pas vous égarer seule ainsi ; et puis, vous devriez éviter de monter à cheval pour le moment. Si vous avez besoin de quoique ce soit, vous savez que vous pouvez compter sur votre vassal, ou moi, ou d'autres villageois. Vous portez la vie, il faut la préserver ...

Shera mit alors pied à l'étrier, et partit au pas, avant de se retourner et d'observer la Baronne. Elle revint sur ses pas, et ajouta :
Vous êtes sûre que vous allez bien ? vous n'avez rien à me dire d'important ? ...
C'était assez maladroit, mais qui ne tente rien n'a rien ...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Etre raisonnable? Mais elle l'avait toujours été. Enfin presque... Ses pensées qui la ramenaient toujours à Lui, ne l'étaient guère. Meme pas du tout. Qu'importe finalement. La déraison avait son charme.
Ne vous inquiétez pas. Je ne ferais qui rien qui puisse nuire à ma grossesse... Et puis je suis encore loin de faire concurrence à un tonneau de bière...
Cela faisait à peine quatre mois après tout qu'elle portait en elle cette petite chose. Son ventre se dessinait legerement sous ses robes et pouvait même laisser croire que la Dame s'était laissée aller à la gourmandise. Mais ce n'était pas le cas et son appétit était toujours égal à celui d'un moineau. Et encore, il était tres probable qu'un moineau picore plus que la belle Vicomtesse. Elle n'était pas aussi radieuse que lorsqu'elle était enceinte d'Adrian et de Catherine. Au contraire, cet enfantement paraissait etre plus un fardeau. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait ou non. Pourtant un enfant est le plus beau cadeau que la vie puisse offrir. Quand le père est présent, oui. Sinon... Enfin. Balayer ses tristes pensées, essayer de chercher un signe du destin que tout va s'arranger. Faire comme si ce n'était rien. Encore. Toujours. Soupire.
Elle reprend Bakara par la bride. Elle ne se souvenait point qu'elle l'avait laché d'ailleurs. Il n'y à que Lui dont elle se souvienne. Son esprit bloque sur Lui. Il n'y a que Lui. Encore. Toujours? Elle l'espère secretement. Puis, de nouveau Shera attire son attention. Elle secoue négativement la tête. Elle ne sait meme pas la signification de ce geste: va t elle mal? a t elle quelque chose à dire à la Bohémienne? Non... évidemment que non.
Non... Non non.... je vais bien... je vous assure... Juste un peu fatiguée... surement....
Rentrer... retourner au Manoir. Un regard pensif dans la direction de ce dernier. Elle n'attend pas la réponse de Shera et s'éloigne. Rentrer... Se peletonner chez elle. Et réfléchir... et penser à Lui....

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Nouvelle journée agréablement ensoleillée et pourtant il fait toujours aussi froid au fond de son coeur. La chaleur qui était venue s'y installer semble avoir de nouveau fuit... Elle aurait tellement aimé l'appeler, mais elle n'a pas osé. Elle ne veut point lui imposer sa présence. Elle appréhende encore d'être pour lui un fardeau. Et puis il y a eu tant à faire ces derniers temps. Un voyage repoussé puis annulé. Des jours à surveille l'arrivée d'un messager qui apparterait enfin des nouvelles du Vicomte et qui ne montre pas le bout de son nez. Une nouvelle campagne électorale dans laquelle elle a accepté de se réengager- que ne faut-il point faire pour son adorée filleule?. Et un petit garçon plein d'audace et aussi têtu qu'une mule - mais quand on regarde les parents il ne faut en rien s'étonner- qui a eu la suprême idée d'escalader tout seul les escaliers et qui les a finalement descendus encore plus rapidemment, se cassant à l'occasion le nez et un bras. Il est à noter que la jeune Amélie se souviendra probablement toute sa vie de ce jour maudit où se sont abattues sur elle les foudres d'une rare violence de la Vicomtesse. La jeune maman était bien plus traumatisé que son fils, qui semble apprécié d'etre traité en dieu vivant par les femmes de la maison.
- Maman..... veut enir avé toua......
Un baiser sur le front enfantin et quelques mots glissés à son oreille et le petit démon repart jouer dans sa chambre. Une autre fois elle l'emmenera avec elle. Là... elle espère enfin Le revoir. Il lui a dit d'etre seule. Toujours. Elle le sera. Pourvu qu'il soit là....

Dernières instructions à Amélie et la porte de la maison se referme derrière elle. Et s'il n'était pas là?... Peut etre lui en veut-il de ne pas lui avoir donné signe de vie? Pourvu que non... Mais elle ne saura qu'en allant le retrouver. Et si elle ne retrouvait pas le chemin? Tant de questions encore... et si elle s'en faisait pour rien? Elle le saura tot ou tard quoiqu'il en soit.
Tout est calme au dehors. Pas âme qui vive. Tant mieux, elle pourra savourer pleinement ce qui s'offrira à elle. Le soleil est haut dans le ciel bleu, nu de tout nuage. Quelques volatiles se font entendre au loin, là bas dans la foret. Sur le chemin qui y mene, un rosier sauvage. Blanc. Etonnant, elle ne l'avait jamais remarqué. Une rose a précédé ses soeurs. La Vicomtesse se penche pour la cueillir délicatement et la porte à son nez. Douce odeur que celle-là. Elle reprend la route en s'envoutant de l'arome que dégage la jolie fleur. Elle se perd dans ses pensées. Et tandis qu'elle marche d'un pas léger, pénétrant dans le domaine du calme et de la sérénité, une legere bise se leve, jouant avec ses longs cheveux qui tombent en cascade sur ses épaules dénudées. Les rayons du Saint Soleil qui arrivent a percer au travers des branches qui se font plus intenses, viennent faire briller quelques meches rebelles. Avec sa robe d'une blanc pur, on dirait un ange descendu sur Terre. Elle est un ange qui a perdu son paradis et qui le recherche. Et si elle avait été déchue? Soupire... Prière intérieur pour que ce ne soit pas le cas.

Mais où est la clairière? Elle a pourtant pris le même chemin que la dernière fois. Enfin elle le pense. Elle l'espère. Mais rien ne ressemble à la précédente promenade. Et ce chemin?... il mène à la petite grotte qui héberge cette vieille croix qui doit surement remonter aux premiers hommes. Elle venait souvent y prier pour que le Ciel lui accorde enfin le droit d'enfanter. Cela fait bien longtemps qu'elle n'y était pas venue. Elle continue d'avancer. Son espoir s'amenuise: elle reconnait de moins en moins les lieux. Elle ne le reverra pas, elle s'en persuade. La peur la gagne. Elle a tellement envie de retrouver la chaleur de ses bras... Elle avance encore, s'enfonçant toujours un peu plus dans la foret vide de toute vie. Rien. Rien...
Elle s'assoid sur une pierre au bord d'un chemin perdu. Sa main se reserre sur la rose dont la tige est encore couverte de quelques épines. Elle ne sent pas la douleur. Elle ne les sent pas s'enfoncer dans la chair de sa main. Elle ferme les yeux et reste assise, tandis que quelques murmures s'échappent de ses levres tremblantes.
Kurt.... j'ai tant envie de vous revoir... le ciel me l'accordera t il?...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Essouflé, affaibli, il a mis plusieurs heures à se remettre des effets étranges des quatre nuits sans Lune qu'il vient de traverser. Jamais il n'aurait pensé que ce phénomène somme toute assez banale de son vivant, juste pratique pour dérober et trousser en paix, pouvait autant l'affaiblir. Il découvre ses limites et ces limites ne lui plaisent guère.
Un seul but l'avait tiré du Vide qui menaçait de l'étouffer à nouveau: La revoir. La serrer dans ses bras. Sécher Ses larmes, éteindre Ses cris, calmer Sa douleur et Lui montrer à nouveau le chemin du calme et de la sérénité.

Elle. Son Lotus. Son Emeraude.

Hurlant son nom de toutes ses forces, il avait réussi à recouvrer assez d'énergie pour revenir, pour La chercher. Cette force, cette volonté, cet amour... Laissa une trace dans la forêt. Un rosier blanc. Pur comme Elle. Délicat comme Elle. Aux senteurs enivrantes comme Elle. Autre conséquence inattendue: le cri chassa toute vie sur une aire qu'il n'arrivait pas à déterminer. A la fois heureux de la solitude qu'il Lui donnera et triste de ne plus Lui offrir le chant des oiseaux, il prépare Sa venue, L'attend, fébrile, impatient, inquiet. Depuis combien de temps ne l'a-t-Elle pas appellé...

Daresha...

Au moment où le désespoir menace de le submerger, une voix s'élève, clair comme de l'eau de roche, limpide comme une cascade, chantante comme le vent dans les feuilles.
Elle est là. Elle le cherche. Elle se perd. Agir au plus vite devient sa seule pensée.
Se concentrant de toutes ses forces, il chasse l'obscurité de Son esprit en créant des trouées lumineuses sur le chemin qu'elle parcourt. Chaque puit de lumière éclaire un pétale de fleur. Pas n'importe laquelle. Une fleur qu'elle seule peut reconnaître.

Mon Emeraude... Laisse moi t'approcher à nouveau... Viens... Je t'en conjure... Dansons ensemble... Eternellement...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Quelques heures s'étaient écoulées dans un silence au ton mortuaire et sans que la jolie Dame ne bouge. Elle est restée à attendre un signe. Aucun ne lui est parvenu. Soupire. Il ne lui en donnera plus. Elle se résigne, il n'a finalement été qu'une illusion, qu'un mirage né de son insconscient meutri, qui n'a fait qu'aspirer à un peu de bonheur qui lui était refusé. Elle avait tant espéré qu'il soit vrai. Il ne l'a jamais été. Elle était si bien pourtant. Les idées sombres se bousculent dans son esprit. Elle commence à se hair, à se détester d'avoir pu ainsi croire aux tours de sa maudite imagination. Des larmes coulent en silence sur son doux visage. Que fait-elle encore sur cette Terre maudite où la vie qu'elle pense pourtant mériter ne lui est pas offerte?

La pire des idées lui vient à l'esprit: mettre fin à ses jours. Loin des yeux du monde. Loin des yeux de ses proches. Cette forêt sera sa dernière demeure. Alors qu'elle entame le chemin censé la conduire vers son triste final, elle s'arrete. Son for intérieur secoué par toutes ses interrogations semble retrouver le calme. C'est comme si quelque chose l'appelait ailleurs, loin de ce chemin funèbre. Doux Aristote. Mais qu'allait-elle faire? Qu'avait-elle envisager? Serait-ce...?
Cette sensation... Ce ne peut etre que Lui. Non... Il n'est qu'une illusion, elle s'en est de nouveau persuadée. Ses peurs et ses angoisses ont repris le dessus. Un nouveau pas vers la Mort. Elle n'a pas envie de se perdre dans ses bras à elle. Et si.... et si il était vraiment revenu? Ses doutes la minent, la rongent.
Kurt...?

La voix est cassée, hésitante. Elle peut le sentir, il est là. Tout proche. Mais où? Elle tourne et se retourne sans voir le chemin qu'il trace devant ses yeux. Elle est trop paniquée, trop perdue. Une douleur la prend au ventre. Son état mental se répercute sur son état physique. Mauvais signe qui ne fait qu'accroiser son inquiétude.
Kurt...? Ou etes vous?...
Appel de détresse. Ou est-il? Elle veut croire en Lui. Encore. Toujours. Pourquoi a-t-elle douté? Elle va le perdre. Elle ne le veut pas. Elle s'appuie contre un arbre maladroitement, la main sur son ventre douloureux. Etrange sensation jusque là inconnue, c'est comme un cocon de douceur qui vient l'envelopper. Mais ce n'est pas Sa douceur à Lui. Mère Nature est venue protéger sa fille et lui transmet par le biais de ce vieil arbre contre lequel la Vicomtesse est appuyée un peu de sa force. La respiration de la jeune femme ralenti, les douleurs aussi. Les frayeurs s'apaisent et disparaissent, tandis qu'enfin son regard s'ouvre sur Ses signes. Les pétales... oui ce ne peut etre que Lui.

Soupire de soulagement. Elle va enfin le revoir. Mais que va-t-il penser en la voyant ainsi?... Peu lui importe, elle veut le voir. Se blottir dans ses bras. Un sourire faible se dessine sur ses lèvres. C'est la route qui mène à Lui qu'elle prend, et non celle de la Faucheuse. Ses pas se veulent timides. Elle ne veut pas risquer de se perdre. Et de le perdre à nouveau.
Enfin au loin elle reconnaît ce lieu privilégié qui a abrité loin des regards indiscrets leur première danse. Son coeur se met à battre plus fort à chaque pas. Sa présence s'accentue, mais elle le cherche quand meme des yeux. Elle s'arrete à la limite qui sépare la clairière des bois. Elle tremble. Elle hésite. Ou est-il?

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Elle tremble, Elle hésite. Elle s'arrête à la lisière de leur refuge, de leur cachette, de cet écrin qu'il tente de construire pour Elle. Pourquoi s'arrête-t-Elle? Ah oui... Cette crainte de l'avoir perdu. Crainte tellement réciproque.
Chassant ces derniers souvenirs glauques, il se concentre sur Elle.

Le vent se lève doucement, à nouveau, l'enveloppant pour La pousser, avec le plus de douceur possible, dans la clairière. La musique revient, faiblement, n'attendant que Ses pas pour grandir et s'amplifier.
Les arbres disparaissent de sa vue pour devenir une immense salle de bal chatoyante, au parquet soigneusement entretenu, aux lustres brillant de mille petits diamants. Des hautes fenêtres déversent la lumière du jour déclinant aux feux rougeoyants.
Les images d'une immense demeure... Que lui offre-t-il? Un souvenir, un passé, un mélange, une part de lui mélangée à une part d'Elle? Rien qu'ils ne connaissent vraiment mais la certitude d'un lieu connu pour chacun d'eux.
Se peut-il que même Sa robe est changée? Se peut-il que Son vêtement prenne un luxe simple mais averré, soulignant Son regard, Ses courbes qu'il voudrait tant enlacer, la chaleur de Son corps qu'il a hâte de retrouver?

Le moment est venu qu'il apparaisse à son tour. Velours noir, dentelles fines et travaillées, probablement italiennes, cheveux peignés avec soin et retenus par un ruban noir, bottes de cuir ouvragé, une épée battant à son flanc.

Daresha... Mon invitée... Mon Emeraude...

Il s'incline profondément devant son Lotus, les cheveux glissant sur son épaule, sa main sur son coeur en dévotion éternelle. Chaque geste est mesuré et pesé, lent et solennel. Rien n'est trop luxueux et soigné pour Elle.

Bienvenue dans Notre demeure, Joyau des joyaux. M'accorderez-vous cette danse?

A nouveau, sa main se tend vers Elle, tentant de ne pas trembler, de ne pas craindre un refus.
La musique, la danse, eux...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Douce étreinte que celle de ce vent léger qui s'est levé et qui vient l'entourer. Balayées ses peurs. Envolés ses doutes. De nouveau le calme. De nouveau la sérénité. Elle n'est plus rongée par l'angoisse de l'avoir perdu pour toujours. Elle est loin l'idée d'emprunter le chemin qui l'aurait mener dans les bras de la Faucheuse. Se sont ses bras à Lui qu'elle va désormais retrouver. Enfin...

Un pas et elle s'avance.
La fôret est loin. Bien loin. Sa magie a pris possession de cette clairière qui n'en n'est plus une. Elle regarde, émerveillée, ce spectacle somptueux qui s'offre à elle. Ce qu'Il lui offre...
Une demeure à l'abri des yeux indiscrets.
Une demeure qui abritera leurs rencontres.
Une demeure où règnent en maîtres la Tendresse, l'Amour et une Passion déjà née mais qui cache encore son nom.
De nouvelles questions font leur triste apparition. N'est-ce pas trop pour elle? Il lui donne déjà tant... et elle? que lui donne-t-elle? Des interrogations qui attisent le feu de la douleur, qui semblait être sur le point de s'éteindre... C'est elle qui l'entretient sans s'n rendre compte. Elle n'ose profiter de ce qui s'offre à elle, persuadée qu'elle ne le mérite pas.

Un autre pas pourtant.
Et Lui se dévoile. Dans toute son élégance. Son regard le devine et le détaille. Il est si... charmant et beau. Oui elle se l'avoue intérieurement. mais elle... comment lui faire honneur? Sa tenue a tout de celle d'une servante... Elle n'est pas présentable. Elle se sent génée. D'un geste, elle arrange sa robe... Etrange....elle semble avoir changé. Se concentrer sur sa tenue ou se concentrer sur lui malgré la gêne ressentie?
Se concentrer sur Lui. Son sourire. Sa voix. Cette main qui se tend. Et qu'elle accepte. Elle la serre pour s'assurer que c'est bien Lui. Un sourire illumine son doux visage.
Révérance élégante et soignée pour saluer son cavalier comme il se doit. Elle se releve tout aussi délicatement. Son regard plonge dans le sien.

Doux Rayon de Soleil venu rallumer mon coeur.... enfin je vous retrouve.... Le ton est volontairement faible. Lui seul doit avoir le privilège de cet aveu, même si personne ne les entoure.
Un autre pas. Elle se rapproche. Enfin pret de lui. Sa main, libre, vient se poser non sur son épaule, mais sur son torse. A l'endroit de son coeur. La musique reprend de plus belle. Elle n'attend qu'un signe de son cavalier...

» 25/08/1455 Dans la Foret de Chaux