Fôret de Saint Claude

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Il frémit à Sa main sur son coeur, accentuant sciemment l'élément de vie. Pas si dur de le faire battre la chamade, retourné qu'il est par Sa présence, Sa grâce, la féminité qu'Elle dégage. Pas la maternité à laquelle Elle se restreint. Non. La féminité. LA femme.
Il pose sa main sur Sa taille, La serrant avec fermeté, comme tout cavalier envoûté par Son charme le ferait. Oubliant les convenances, il colle son corps au Sien. Un pas de côté...

Mon Emeraude... Vous ne m'avez pas perdu... J'ai eu si peur du contraire...

Sa voix un peu grave, un peu nouée glisse à Ses oreilles, geste habituel lors d'une danse pour couvrir la musique, ne pas attirer l'attention des autres couples. Ils sont seuls mais il veut Lui offrir toute l'apparence du réel, de la normalité, tout ce qu'il aurait voulu Lui offrir de son vivant. Si seulement il L'avait connu plus tôt. Un autre pas de côté...

Ils dansent, lentement, sciemment, La perdant dans leurs regards mêlés, leurs doigts enlacés, Sa danse gagnant en assurance, en liberté, en légereté. Chaque minute, il est plus fier d'une telle cavalière, Ses cheveux ondulant gracieusement sur Ses épaules dans les rondes qu'ils font sur ce parquet imaginé. Il fait enchaîner les airs, sans La lâcher, sans L'abandonner, Lui permettre de rattraper toutes ces années où Elle n'a pas pu profiter.
Un dernier pas de côté...

La musique diminue doucement, tout comme les chandelles. Libérant Sa taille mais non Sa main, s'écartant, oh à regret nul ne peut en douter, de la chaleur de Son corps que les vêtements laissent percevoir, il L'entraîne vers un balcon, ses bottes claquant en douceur sur le bois. Il ne veut pas La fatiguer inutilement, il veut Lui laisser le temps de reprendre son souffle avant, si Elle le désire, de tournoyer encore.
La lune s'arrondit doucement, les étoiles tentent de rivaliser son feu, illuminant de leurs éclats le regard de Son Aimée. Lui faisant face, il reste un instant ébahi de tant de beauté en une seule personne. Tant d'autres qualités qu'il perçoit, ne demandant qu'à les découvrir.
Faire parti de Sa vie...

Mon Emeraude... J'ai un présent pour le Joyau des joyaux. Un bien maigre don pour mon Oxygène, ma Source de vie...

Intimidé, il baisse les yeux en fouillant sa poche et en sort une boîte de velours noir. L'ouvrant, il rougit violemment devant la modestie de son présent. Mais il veut en changer le symbole et le lier à la Pureté incarnée.
Il tourne la boîte vers Elle, lui montrant un étrange médaillon d'or et d'argent mêlé, striés et mélangés étroitement, le tout accroché à une petite chaîne en argent finement ciselé.

Mon présent... Pour Vous... Ma Reine... Je ne sais s'il survivra au matin... Je ne sais s'il survivra à notre réveil mais je veux y croire...

Fuyant son regard, ne voulant pas voir un refus, il s'approche en prenant l'attache entre les doigts, posant la boîte sur la rambarde, avant de glisser le collier autour de son cou.
Ainsi fait, il reste là, respirant son parfum d'Orient et d'Espoir, joue frôlant Sa joue, les lèvres tremblantes. Le coin de son oeil se perd dans le vermillon de Ses lèvres, leurs pleins et leurs déliés, leurs promesses et leurs goûts sussurés.
Qu'a-t-il fait... Et si Elle fuyait... Qu'a-t-il fait... Et si Elle disparaissait... Qu'a-t-il fait...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Seule... Seule avec Lui.
Lui qui ne se montre qu'à elle.
Lui qui lui fait l'honneur de sa présence.

Son regard ne cesse de soutenir le sien, et s'en éloigne seulement lorsque son charmant cavalier l'a fait tourner au rythme de la musique qui les entoure, afin de mieux s'y replonger lorsque leurs corps se rapprochent. Ils sont seuls au monde, plus rien n'existe pas meme ces autres qui dansent à leurs cotés. Se peut-il même que toute leur attention se soit portée sur eux..? Tout à l'air si réel. Si vrai... Et si ça l'était vraiment? Chasser au plus vite cette pensée qui vient gacher son plaisir. Oui elle prend du plaisir, notion oubliée depuis des lustres. Son plaisir d'etre avec Lui. Son plaisir d'etre dans ses bras. Son plaisir de...vivre tout simplement.

Et ce coeur qui s'emballe... Il ferait concurrence à des tambours de guerre. Elle en rougit. L'entend-il?... Mais peu lui importe finalement. Puisse-t-il l'entendre... Il parle pour elle. Il transpose en battements les mots qu'elle n'osera jamais lui dire, bien trop timide et gênée. Et ne dit-on pas que les gestes en disent plus que des paroles? Il lui faudra oser. Elle aimerait oser... Peut etre est-ce trop tôt? Toujours ce rapport au temps... Toujours repousser. Encore tenter de refuser ces sentiments qu'elle ressent. Et qu'elle est heureuse de ressentir...
Ses traits sont doux... Ses yeux brillent... Ses sourires sont empreints de cette chaleur qu'il a sur fait renaitre en elle. Elle est rayonnante. Elle resplensissante, comme le jour où elle a serré dans ces bras son fils, malgré la mort prématurée de sa soeur jumelle Catherine; comme le jour où elle le présenta fierement à son entourage; comme le jour où, malgré une cérémonie plutot rapide, le Vicomte lui passa la bague au doigt. Cela remonte à bien longtemps... Trop.
Mais Lui est là... Et la Rose se réouvre à la vie.

La danse prend fin.
Frisson. Non...
Pas maintenant... Pas envie de le quitter... Non...Pas maintenant. Pas maintenant...
Séparation qu'elle appréhende. Séparation qu'elle ne veut pas. Absolument pas.
Mais... Mais...elle ne semble pas avoir lieu. La musique a pris fin pourtant... La dernière fois Il... Soulagement. Il est toujours là. Leur demeure aussi. Sa main se reserre la sienne. Se rassurer quand meme. Et Elle le suit en silence là vers ce balcon. Loin de la foule dansante qui tournoie encore sur la piste. Elle détaille chacun de ses gestes, lents et envoutants. Appel sourd de ses bras. Appel sourd de ses lèvres. Elle rougit de plus belle. Folle pensée... Puisse-t-il ne pas lire en elle... Mais d'un coté... Oublie. Oublie. Oublie...Mais que...dit-il?...
Un...un présent..?
C'est un regard interrogateur qu'elle pose sur Lui. Que... fait-il? Pas le temps de réaliser ou de dire quoique se soit qu'il a deja passé à son cou le médaillon. Ce médaillon. Son médaillon... Qui est loin d'etre un simple don, comme il peut le penser. Est-ce possible?..Elle y porte sa main. Non, elle ne rêve pas...Il est bien là. Elle serre le bijou. Se rassurer une nouvelle fois..
Kurt...
La voix se trouble. Que lui dire? Une larme coule le long de sa joue. Pour certaines se ne serait qu'un bijou sans importance. Pour elle, il vaut bien plus que tout l'or du monde réuni. Pour elle ce bijou est bien plus qu'un bijou... Il est de Lui... Son autre main vient se poser sur sa joue en une douce caresse. Frisson. Son cavalier semble douter.... Son visage visage est si proche. Elle le veut plus proche. Encore... Elle se tourne legerement, doucement vers lui. Et ses levres viennent froler sa joue. Elle aimerait les glisser contre ses levres. Elle n'ose...
Merci... Vous... Soleil aux ennivrants rayons... vous ne pouvez savoir à quel point ce présent me touche...
Puisse le Ciel m'accorder de le garder....

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Elle ne disparait pas. Elle ne bouge pas. Elle ne fuit pas... Ses paroles glissent dans son coeur, le réchauffant plus sûrement que mille soleils.

Si proche... Elle tourne son visage vers lui.
Si proche... Elle tourne ses lèvres vers lui.

Il se sent comme cet enfant qu'il fut qui découvrit l'amour, les femmes, l'intimité par une nuit d'orage. Mais tout est tellement plus merveilleux en cet instant. Il a peur de tout briser, de La décevoir, de La repousser.
Les questions fusent et tournent dans sa tête à toute allure. Elle est si... Et tellement... Même plus encore...

Puisse le Ciel m'accorder de le garder...

Tout s'arrête à ces mots. Tout se suspend.
Dans un geste tendre, déterminé et impulsif, ses lèvres se sont posées sur les Siennes. Il reste ainsi, tremblant, les yeux mi-clos, alors que la musique qui emplissait l'air se fait plus caline et romantique, que les branches des arbres du jardin qui se déroule au pied de leur balcon s'écartent pour révéler la Lune grossissante et bienveillante.
Accentuant timidement la pression sur Sa bouche, il découvre, étourdi et béni, la fermeté, le goût envoutant, la douceur de son Aimée. Alors qu'il glisse une main dans les cheveux de son Emeraude, téméraire, il prolonge leur baiser, le rend plus intime, plus complice.

Eux... Elle... Il La découvre, chaque seconde plus rassuré, chaque seconde plus assuré. Tout les enveloppe, les lie, les unit.
Elle... Instant parmi les instants, Présent parmi les présents.
Elle... Qui a conquis son coeur, envoûté son âme, sauvé ses rêves.
Elle... Qui lui a accordé la Rédemption.
Elle... Ses lèvres, Sa peau, Sa douceur, Sa lumière...
Elle...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Enfin... Ses lèvres aux siennes liées.
Enfin... Ce baiser, en secret, convoité.
Ne plus faire preuve de raison. Ne faire preuve que de déraison et savourer. Savourer l'instant présent. Savourer ce baiser au gout de passion. Savourer la douceur de son étreinte. Savourer sa présence. Savourer...Simplement savourer. Les yeux fermés.
Et Vivre...
Et n'etre qu'à Lui.
L'enlacer tendrement. Passer ses bras délicatement autours de son cou. Se rapprocher encore un peu plus. Sentir son corps contre le sien. Sentir la chaleur qui en émane. Le sentir pret d'elle, tout simplement.
Et rajouter toujours un peu plus d'audace à leur baiser. Juste ce qu'il faut d'audace, rien de plus. Juste ce qu'il faut...
Et ne pensez qu'à Eux...
Tandis que se tisse entre eux ce lien qui vient lier chaque seconde un peu plus son coeur au sien.

Un frisson la parcourt. Intense sensation. Profonde impression.
Mais leurs lèvres enfiévrées finissent par se détacher dans un lent mouvement. Rien pour briser la magie de l'instant. Sa main glisse avec non chalance sur la peau de son cou en une douce caresse, pour se poser à nouveau sur sa poitrine. Si le baiser a pris fin, elle ne se recule pas. Elle reste. Pret de Lui. Dans ses bras. Son front posé avec légereté contre sa joue, accentue une certaine confusion. Oser relever son regard sur lui et dévoiler le rouge qui a pris possession de ses joues? Mais elle n'oserait soutenir son regard dans lequel elle aime a se noyer. Peur... peur infondée d'un jugement qu'il pourrait émettre. Peur insconsciente d'affronter ses sentiments... et pourtant... faible murmure... pour lui donner...

Ô Ange qui a su apaiser mes douleurs et mes doutes... laissez moi... vous offrir..... La voix tremble. Acceptera-t-il? Mais pourquoi n'a t elle pas tenu le silence?...panique... mais elle doit finir d'aligner dans un semblant d'ordre, les mots qui émane de sa bouche. ce coeur...qui en moi s'éveille de nouveau....Prendre sa main et la poser à l'endroit ou bat à vive allure ce coeur? Non... il est encore, au fond un peu trop tôt...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Passion éperdue de ce moment intime, saveur indescriptible de Ses lèvres, de ce baiser, au goût d'éternité. A la saveur fruitée du printemps qui renaît dans leurs coeurs, à la saveur boisée de la force qui se met à couler entre eux, à la saveur parfumée de la complicité naissante.
Un tremblement le saisit: Elle se recule. Elle s'éloigne? Elle le fuit?
Non... Un cadeau... Le plus beau qu'Elle pouvait lui faire...

J'accepte... Ma tendresse... Votre présent... Est tellement plus...

Il baisse les yeux sur le médaillon. Il n'est même pas sûr qu'Elle le gardera; il n'est même pas sûr qu'il lui survivra. Il lui fait un présent tellement terre-à-terre et Elle lui ouvre Son coeur...

Merci... De me faire revivre... De me faire voir l'Amour... De me faire naître à la Vie...

Il pose un nouveau baiser sur Ses lèvres. Mais plus léger, plus aérien, pour ne pas casser la force du précédent dans son esprit. Refermant ses mains sur les Siennes, il L'attire à nouveau dans la demeure.
Claquement de doigts: l'orchestre reprend.
Claquement de doigts: les milles diamants des lustres illuminent toute la pièce à nouveau, jouant dans la chaleur du parquet.
Au centre de la salle de bal, tous les regards tournés vers eux, un bruissement se fait entendre; tous les couples, flous, présents chuchotent sur le collier ornant le cou de Sa Mie. Il fait d'Elle le centre de toutes les attentions, de tous les regards, de toutes les pensées. Sa magie grandit encore du présent échangé. Il a scellé son Amour d'Elle devant l'Eternité.
Il L'entraine dans une nouvelle danse, sans début ni fin, tournoyant dans les plis de la robe parfaite qu'Elle porte.

La plus parfaite des nuits pour la plus parfaite des Reines, la plus belle des Lumières, le plus beau des Joyaux....

Danser... La toucher... Encore et encore... L'enivrer... La combler...
La porter dans Ses rêves et La déposer sur Sa couche. L'entraîner au pays de Morphée, La guider, danser avec Elle encore et encore... Se noyer dans la mer de Ses yeux... Se noyer dans Son parfum d'Orient...

Disparaître au lever du Soleil, un sourire aux lèvres, le coeur en paix, perdu dans la contemplation de son Emeraude endormie...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Ilmarin a écrit:: La veille du départ...

La forêt de Saint-Claude et le bruit de ses bûcherons, l'or de la sève, le chant des veines, la musique des feuilles lancées vers le ciel, l'abri des branches pour les oiseaux et leurs nids, l'ombre délicate pour les fleurs fragiles.
Sans un mot depuis le Manoir fauconnier, les deux amies chevauchent côte à côte, l'une guidant l'autre.
La blonde, sur la gauche, cheveux au vent malgré le manque, invisible pour l'oeil non averti, d'une mèche s'enroulant autour de son oreille, en réponse à celle qui s'enroule dans son cou, la main droite gantée tenant les rênes, la gauche posée sur une épée neuve battant sa cuisse gainée dans un pantalon moulant noir, au bustier provoquant ceint à la taille d'une ceinture en cuir, bottée dissimulant une dague meurtrière. Son cheval, un frison plus noir que la nuit, semble suivre une route connue vers les profondeurs des bois. Comme un guide habile menant vers la Bouche des Enfers.
L'ombre dissimulée dans une cape sur la droite penche le visage sans voir où elle va. Quelques mèches de cheveux dépassent parfois, vite remise en place par une main presque fantômatique. Si les pans avaient daigné s'écarter, ils auraient révélé une superbe jeune femme elle aussi moulée dans une tenue de cavalière, au ventre s'arrondissant doucement. La monture, grise pommelée, tranchait avec son voisin, semblant capter tous les rais de lumière que l'épaisseur tentait d'étouffer.

Depuis plusieurs minutes, Ilmarin tente de trouver une idée pour rompre le silence assourdissant des pensées de son amie Daresha. Elles bouillonnent tellement qu'elles semblent hurler à ses propres oreilles. Pourtant, en même temps, son oeil vigilant balaie le sentier qui disparait peu à peu, vers un point qu'elle seule semble connaître.

Le soleil est déjà haut. J'espère qu'on aura le temps de tout faire pour envoyer un premier sachet à ton fils. Je dois trouver le marchand pour compléter mais ce sera une formalité.

Maladresse du sujet mais elle voulait tellement que son amie parle, surtout de ses angoisses. Nouveau regard, vivement attiré par un petit bosquet en retrait.
Arrêtant le cheval d'un coup, elle descend rapidement, ouvre une sacoche en tirant un pot, une petite pelle et s'approche en regardant où elle met les pieds.
Soigneusement, elle détaille le pied, ses alentours, cherchant les rejetons pour ne pas tarir la source. Mais même sa concentration ne fait pas taire les protestations de son dos à ses mouvements trop rapides. Encore si tôt pour des gestes pas si compliquées, la forçant à sceller ses grincements en serrant les lèvres à les blanchir.

Bonne pioche...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Le Gris se laisse se mener et suit sans broncher son homologue à la noirceur saisissante. C'est comme s'il comprenait que le calme est de mise, qu'il est sacré. Pourtant l'animal aurait tres certainement apprécié galoper aux cotés de ce nouveau compagnon qu'il n'a jamais vu. Les folles allures seront pour plus tard. Peut etre... Rien n'est sur. Rien n'est écrit. Rien n'est prévisible. Et peut etre que dans quelques jours, la mort aura acceuillie dans ses grands bras froids, la cavalière à la spectrale silhouette.
Pas un mot ne sort de ses levres. Que dire de toute façon? Avouer cette peur qui la ronge? Cette crainte de mourir, cette effroi de revoir son mari avant que... Elle en est bien trop fiere. Faible est celui qui ne maitrise pas ses sentiments. Elle s'en est persuadée. Et puis.. elle est forte. Le Vicomte n'a jamais cessé de le lui dire et rappeler. Elle se doit de l'etre. Elle l'est. Elle le sera encore. Parce qu'il le faut. Pour lui, son fils. Elle n'est pas capable de lui offrir la vie qu'il mérite, alors elle peut au moins essayer d'etre forte par égard pour lui.
Mais au fond, elle sait qu'elle ne l'est pas. Elle n'est pas cette femme qu'elle s'est persuadée etre. Forte et sûre d'elle. Cette femme que tout le monde voit. Cette femme qui n'est qu'apparence. Elle est si fragile. Elle est une rose délicate à laquelle il faut un minimum d'attention et d'amour pour empecher les pétales de tomber. Non. Non.. Elle n'est pas si frêle. Bien sur que non. Mais en ce cas, pourquoi tant de craintes? Pourquoi tant d'inquiétudes brûlantes? Elle n'en sait... Rien. Folie sans doute. Certainement.

Etrange sensation... Une bise legere au travers les branches et qui vient caresser son visage caché. Serait-ce...? Elle releve son visage. Espoir même si elle n'est pas seule. Espoir que ce soit Lui. Qu'Il lui envoie un signe. Qu'il lui montre qu'il est là. Qu'il sera là. Elle a envie d'y croire. Sa main à la paleur mortelle se pose sur sa joue. Peut etre sentira-t-elle son contact qui lui manque?
Kurt...
Elle a décidé d'y croire. Cette caresse legere est de Lui. Pour la rassurer. Pour le conforter. Elle se sent enveloppée dans un cocon de sérénité. Il n'est pas loin, c'est sur. Mais ne serait-ce pas Mère Nature qui vient protéger cette fille qui s'est tournée vers un Dieu qui n'a été créé que par les hommes? Car Elle n'est pas rancunière. Et chacun de ses enfants, retrouvera ses faveurs quand il en aura besoin. Le calme gagne la Vicomtesse. Il lui faut rester sereine. Pour sa santé. Etrange... Elle se sent bien. Cette fôret est décidément bien vertueuse.

L'étalon s'arrete brusquement elle ne s'y attend pas et manque de basculer en avant. Son ventre arrondi qui vient alors cogner contre le pommeau de sa selle, lui arrache un râle peu féminin et peu noble. Ce ventre semble ne pas etre décidé à se faire oublier... a son grand dam. Et pourtant elle veut l'oublier. Ne plus y penser. Alors elle se concentre sur le pourquoi du comment. Pourquoi s'est arretée? Sa capuche bloque sa vision. Elle la retire et découvre un visage blanc a faire peur. Même un mort paraitrait plus vivant. Ilmarin... elle la cherche du regard. Elle est a terre occuper à... s'occuper d'une plante. Oser lui parler? Sans doute cela lui ferait du bien. Si elle ne lui pose point de question trop indiscrete...
- Qu'a... qu'est-ce que tu as... trouvé...?

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Ilmarin a écrit:: Des pieds de plantes qui nous seront utiles, peut-être pas aujourd'hui, il faut que je vérifie mais sûrement à l'avenir.

La petite pelle commence à entamer la terre tassée par le temps, la pluie. Chaque résistance la fait piocher plus loin pour éviter les rhyzomes, les racines. Chaque coup entre toujours plus loin dans l'élément de vie végétale.
En un craquement attendu, la motte se dégage et rejoint rapidement un sac l'enfermant dans la nuit protectrice en attente de sa nouvelle implantation.
Se redresser lentement et dignement, sans se trahir est délicat mais elle commence à maîtriser cet art. Se tenir en taverne lui devient plus facile. Il faudrait juste ralentir les chevauchées, elles ralentissent la guérison.

Et hop, au chaud dans la sacoche.

Elle tente un sourire vers son amie, pour la dérider, lui changer les idées.

Il y a une clairière pas loin, sauvage et difficile d'accès. Pas beaucoup de monde doit la connaître. Elle répondrait aux critères des légendes tu sais.

Pas envie de remonter tout de suite, elle passe les rênes sur le devant et entame sa marche, quittant le sentier devenu invisible.

Une clairière parfaitement ronde, à l'herbe rase. Ce qui est étrange pour un lieu inoccupé non? L'autre jour, un cercle-des-fées était apparu.
Jamais une fleur morte. Jamais une branche morte. On dirait qu'une magie ancienne veille sur ce lieu.

Quelques instants sans parler, juste le bruit des sabots faisant craquer les feuilles mortes, les branches pourries, sa main repoussant les lianes fleuries, les ronces pas encore réveillées au printemps.

Tu sais, l'autre jour, j'avais même l'impression d'entendre une voix dans le lointain. Ce n'était que le vent dans les feuilles bien sûr mais la mélopée était grave et sensuelle. Pas aussi belle que la voix de mon Loup... Un frisson à son souvenir, un petit rire léger à son évocation. Mais intéressante...
Enfin bref, on doit aller là-bas, j'y ai vu, à l'orée, beaucoup de plantes de sorcières qui ont des vertus soignantes dont on a besoin. Mais vraiment beaucoup, la plupart ne devrait même pas pousser là.
Comme de la magie...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Une clairière...? Elle marque un instant de recul. Se peut il qu'Ilmarin fasse allusion à cet endroit si merveilleux ou cet Ange répondant au prénom de Kurt est entré dans sa vie? Parle-t-elle de ce lieu magique où elle s'est retrouvée dans les bras du plus doux et du plus attentionné des hommes? Non... Impossible. Impossible... Cette clairière est à Eux. A Eux. Lieu de retrouvailles et d'étreintes retenues et pourtant si passionnées. Non. Il ne s'agit pas de cette clairière. Elle met pied à terre.
Elle jette un regard anxieux vers la Dame d'Azayes. Se doute-t-elle?.. Les a-t-elle vus? Faire comme si de rien n'était. N'éveiller aucun soupçon. La Curiosité incarnée pourrait avoir la mauvaise idée de se préoccuper de ce qui ne la regarde pas. Et elle n'a pas l'envie ni l'intention d'ouvrir son Jardin Secret. Elle seule sait. Elle seule doit savoir. Elle seule saura. Elle fera tout pour garder ses faveurs. Pour n'être qu'à Lui. Son Amour...
Soupire. La voilà qui s'évade dans ses songes. Kurt Powell. Il hante ses pensées nuit et jour. Chaque jour un peu plus. Chaque jour plus présent dans son coeur. Malgré leurs torturantes séparations. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Envoutée...
Elle avance sans regarder où se posent ses pieds, ecoutant d'une oreille distante son amie. Elle ne fait pas attention à cette racine qui a eu la bonne idée de se dresser en travers de son chemin. Ses pieds s'y emmelent. Elle n'arrive pas à reprendre son équilibre et se retrouve à terre. Surpris, d'autant que la Noble Dame a tiré sans le vouloir sur les renes, Bakara recule violemment, manquant de justesse de lui donner un coup de son antérieur. La chute n'a pas été d'une violence terrible, mais le stress n'a fait qu'accentuer sa présence.
Douleur.
Ventre qui se tord.
Jurons convenant peu à la bouche chaste de celle qui les prononce.
Difficilement elle se releve. Le soufle est court. Elle maudit sa maladresse. Elle époussete machinalement ses vetements. Elle ne compte pas s'étaler sur ce facheux incident. Elle reprend la marche.
- Une clairière... tu disais....? Crois tu... que tu y trouveras...?
la suite ne sort pas d'entre ses lèvres. Mais nul doute qu'Ilmarin comprendra qu'elle parle des herbes qui soigneront son fils et qui la libereront de son fardeau...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Ilmarin a écrit:: Dare!! Tu t'es fait mal?

A peine le temps de s'arrêter et se retourner, la Baronne est déjà debout, faisant comprendre par son regard et son attitude qu'elle prendrait mal toute insistance. Elle hésite un instant, beaucoup plus douce et calme que quelques minutes plus tôt.
Pour avoir été secouée, la Baronne l'avait été. Trop même. Mais s'il fallait ça...

Son regard vert plonge dans le dos de sa compagne, la curiosité titillée par l'insistance de Daresha sur cette clairière. Son hésitation aussi. Baste elle se faisait des histoires. Encore que... Non non, elle se faisait des histoires.
Reprenant les rênes, elle repasse devant son amie sur le sentier étroit, ruminant ces réflexions pour gagner du temps.

Oui tout ce qu'il faut. Je suis tombée sur cette clairière, un matin où je tentais de chevaucher pour... Oublier... Ou me trouver... Murmure étrange, pas qu'elle taise quelque chose, plus qu'elle ne se sent pas autant vivre qu'elle l'avait espéré sans ce fardeau. Sûrement que son absence joue. Trop.
Bref, que je chevauchais. Tiens attend faut contourner ce tronc... Attention, ça glisse, l'eau stagne là... Attention aux ronces, on s'enfonce dans la forêt.

Bon, sans faire le détail de toutes les embûches laissées dans une forêt en friche et sauvage, éloignée des bûcherons, la progression devient difficile et détourne l'objet de leurs pensées.
Soudain, une clareté étonnante les aveugle et l'herbe rase, mais verte, se déroule tel un tapis devant leurs yeux.
Attachant Amras à un arbre, elle commence à faire le tour de la clairière, assez vaste, penchée autant que son dos lui permettait pour fouiner en lisière.

Tiens... Etrange... L'herbe est tassée en plusieurs endroits... En rond... Je me rappelle pas...
Ah, le cercle, alors c'était par là...

Elle continue son tour, se fiant aux arômes que le soleil, plus fort à cet instant, dégage. Les plantes seront vite repérées et vite ramassées à ce rythme.

Il ne faut pas qu'elles aient trop soif pour supporter le trajet... Et puis on est plutôt loin de Saint-Claude et je te dois un verre...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Kurt Powell a écrit:: Il tournait, virait, pensait, maudissait, pestait, râlait. Prisonnier de cette clairière tant qu'Elle ne pensait pas à lui, tant qu'Elle ne l'appelait pas, tant qu'Elle n'apparaissait pas.
Pourquoi ce funeste destin?
Pourquoi ces funestes desseins?
Ses sentiments à Son égard sont d'une limpidité qui rendrait la vue au pire des aveugles.
Il se dépérit sans Elle.
Il se meurt sans Elle.
Il s'inquiète pour Elle. Que fait-Elle? Que prépare-t-Elle? Les projets qu'ils se sont murmurés ne le rassurent guère. Elle risque sa vie... Et lui, inutile, impuissant, rôde ici sans fin.
Tel un prédateur dangereux ruminant sa rancoeur.
Tel un prince mourrant sans le regard de Sa belle.

Sourire fugace en repensant au bal.
Sourire tendre en repensant à son présent. L'a-t-Elle? Etait-Elle prête à le garder contre Son coeur? Sa magie est si faible encore...
Sourire aimant en repensant à ses doigts dans Ses cheveux.
Sourire fou en repensant à Ses mots timides.
Le soleil tapait de toutes ses forces printanières, comme si sa lumière était focalisée par une lentille. La lentille de Son Emeraude.

Un bruit trahit une intrusion dans ces lieux. Sa colère commence à gronder. Par sa foi, il était peut-être mort et invisible mais c'était SON lieu ici.
Ses mains se lèvent, comme un chef d'orchestre, s'apprêtant à ouvrir les cieux sous une pluie démentielle quand...
Quand...
Rêve-t-il? Est-il à nouveau mort? Le manque d'Elle, comme le manque d'eau dans le désert provoquant des illusions d'oasis, a-t-il provoqué l'illusion de Sa Mie?

Daresha... Mon Lotus... Mon Etoile...
Es-tu ici ou est-ce un voile?
Mon Ame, mon horizon, mon Emeraude,
Dis moi que ce n'est point encore ton ombre qui rôde...

A genoux il se trouve avant de réfléchir.
Cherchant sa main avant de respirer.
Baignant cette apparition d'une lumière divine.

Toi...

Rose Délicate Nombre de messages : 1121 Date d'inscription : 01/05/2006

Daresha a écrit:: Tiens attend faut contourner ce tronc... Attention, ça glisse, l'eau stagne là... Attention aux ronces, on s'enfonce dans la forêt...
Intérieurement elle se met de nouveau a pester: elle n'est pas aveugle, ni bête. Et elle devine bien qu'elles sont en forêt et que plus elles avancent, plus elle s'y enfoncent. Doux Aristote... cette grossesse ne lui réussit vraiment et fait même ressortir son mauvais caractère. Ses dents viennent s'enserrer sur sa levre inférieure, la coupant legerement pour lui voler un tres leger filet de sang. Tais toi.. Tais toi... Tu est juste anxieuse et Ilmarin n'y est pour rien de ce qui t'arrive. Elle ne veut que ton bien et ne pense pas à mal en te disant de faire attention. Oui mais...

Plus le chemin escarpé défile sous leur pas, plus l'angoisse la reprend. Non... pourvu que non. Impossible... C'est comme si la fine lame tranchante d'un couteau venait percer son coeur: son amie connait la Clairière. Cett Clairière. Leur Clairière. Non... Et pourtant. Tristesse. Elle pensait ce lieu inconnu du monde extérieur, des autres hommes. Tout est si pur, magie non salie par la présence humaine. Pourquoi...? Pourquoi... Mais Ilmarin ne doit pas se douter de quoique se soit. Dare'... il te faut rester naturelle. Chose plus facile à penser qu'à faire... D'autant que...

Lui...? Son Rayon de Soleil...? Un regard sur son amie. Anxiété de la voir si pret. Soulagement de la voir s'occuper de ses plantes. Déception de la voir ainsi marcher sur Leur Domaine. Que dire? Que faire? Appel de ses bras auquel elle ne peut répondre. Envie de lui parler, de le toucher... Bien qu'elle s'adresse à Ilmarin, elle ne quitte pas des yeux son Ange. Hypnotisée. Heureuse de le voir. Culpabilité de ne l'avoir pas appelé pret d'elle.
Tres... étrange... j'espere que... tu trouveras.... fais... attention...
Oubliée la raison. Oubliée la Dame de Saint Front d'Alemps. Oublié Bakara qui s'en va divaguer. Lui... Il n'y a plus que Lui. Sa main s'avance dans sa direction. Lentement en tremblant legerement. Elle se sent si bien. Entourée dans une bulle de bien etre. Un étrange lumière: un rayon audacieux de soleil... certainement. Un sourire timide. Un regard amoureux. Ses lèvres miment quelques mots. Aucun son n'en sort. Comme si quelque chose la rendait muette. Un brin de raison sans doute pour ne pas attirer l'attention d'Ilmarin? Elle retente. Toujours aucun son. Elle se résigne. Se concentre. Puisse-t-il lire dans ses pensées? Dans son coeur...
Mon... amour... mon ange...
je suis... là.... je suis... désolée....
Elle s'en veut. De l'avoir laissé. Mais elle n'a pas osé le déranger. Et de voir son amie troubler le sanctuaire qui les abrite du monde sans rien pouvoir faire...

RP Jamais fini cause manque de temps et de disponibiité

» 25/08/1455 Dans la Foret de Chaux